Liban: vive tension et appels à la désescalade

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ALGER – La tension politique s’est accrue au Liban après les violences meurtrières survenues jeudi dans le centre de Beyrouth, lors d’une manifestation organisée par les partis Hezbollah et le mouvement Amal pour réclamer la destitution du juge enquêtant sur l’explosion sanglante de l’année dernière dans le port de la capitale.

L’embrasement a ravivé le spectre d’une nouvelle guerre, après celle de 1975-1990, qui avait tué plus de 150.000 personnes, suscitant de nombreux appels au calme et à la désescalade au moment où le pays connaît en outre l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850.

Des violences ont éclaté jeudi dans le quartier de Tayouneh, lors d’une manifestation organisée devant le Palais de justice par le parti chiite le Hezbollah et le mouvement Amal, pour exiger le remplacement du juge, Tareq Bitar, chargé de l’enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020.

Les responsables des deux parties ont mis en cause la manière dont est diligentée l’enquête du juge et soupçonnent un parti pris du magistrat, dont les conclusions tendraient à incriminer le Hezbollah dans l’explosion, qui a tué au moins 215 personnes.

Malgré les pressions, le magistrat veut poursuivre plusieurs responsables dans le cadre de son enquête sur le « séisme qui a frappé le pays ». Mais les responsables politiques refusent d’être interrogés même si les autorités ont reconnu que les énormes quantités de nitrate d’ammonium qui ont explosé avaient été stockées pendant des années sans précaution.

Le bilan officiel des violences de jeudi dont l’origine exacte demeure inconnue, est de sept morts et de dizaines de blessés.

Crainte d’un nouveau cycle de violences

Dans sa première réaction à ces troubles, le chef de l’Etat Michel Aoun, a jugé inacceptable de revenir au langage des armes, car, a-t-il dit « nous avons tous convenu de tourner cette page sombre de notre histoire ».

Pour sa part, le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a appelé au retour au calme et mis en garde contre les tentatives d’entraîner le Liban dans un cycle de violence.

A l’étranger, les évènements survenus jeudi au Liban ont suscité de vives réactions. L’Algérie a exprimé sa « grande inquiétude » face à la situation au Liban ainsi que « son profond regret » après les incidents survenus à Beyrouth.

« L’Algérie suit avec une grande inquiétude la situation au Liban frère, et exprime son profond regret après les incidents survenus dans la capitale Beyrouth et qui ont fait des victimes », a précisé vendredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

Appelant  » les parties libanaises à faire preuve de responsabilité et de sagesse pour préserver l’unité du peuple libanais frère », l’Algérie a insisté sur « l’impératif d’assurer le fonctionnement des institutions de l’Etat et de répondre aux aspirations des citoyens à une vie digne », selon le communiqué.

De son côté le SG de l’ONU s’est déclaré  » profondément préoccupé » et a appelé toutes les parties à « cesser immédiatement les actes de violence et à s’abstenir de toute action provocatrice ou rhétorique incendiaire ».

Se disant « extrêmement préoccupé par la tension politique croissante au Liban », Moscou a appelé à régler la crise « sur la base du respect et mutuel, sans interférence extérieure ».

De leur côté, les Etats-Unis ont appelé au calme et à une « désescalade des tensions » au Liban. « Nous nous opposons à toute intimidation et menace de violence contre la justice de tout pays, et nous soutenons l’indépendance de la justice au Liban », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse à Washington.

APS

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