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Des unités du Front Polisario et des forces de l’armée marocaine se sont livrées à un duel d’artillerie dans la nuit de jeudi à vendredi dans l’une des zones du mur de séparation qui traverse la région désertique de Mahbes au Sahara occidental, selon Efe.
A la tombée de la nuit, une patrouille de l’armée de libération du peuple sahraoui (SPLA), composée de plusieurs véhicules d’artillerie, a ouvert le feu avec des canons de 23 millimètres sur une guérite située sur le mur, attaque à laquelle les forces marocaines ont répondu en tirant trois mortiers de 120 millimètres qui ont atterri à proximité de l’unité, située à environ 8 kilomètres.
La cible de l’attaque était l’une des milliers d’antennes de surveillance et de suivi que le Maroc a dispersées le long du mur, le plus long du monde, a expliqué à Efe l’un des responsables de l’unité sahraouie sur le terrain.
Les sources marocaines n’ont ni confirmé ni infirmé l’accrochage, qui n’a fait aucune victime parmi les unités du Front Polisario.
Plus d’un an de harcèlement
C’est la première fois que des sources de presse indépendantes ont observé un échange d’artillerie au Sahara occidental depuis qu’il y a un an, le Front Polisario a considéré que le Maroc avait rompu le cessez-le-feu signé en 1991 sous les auspices de l’ONU et a commencé sa campagne de harcèlement contre diverses parties du mur des dénommées « zones libérées ».
Les opérations militaires sahraouies ont commencé le lendemain de l’infiltration par des soldats marocains de la zone démilitarisée de Guerguerat, qui sépare la Mauritanie des zones occupées depuis 1975 par Rabat dans l’ancienne colonie espagnole, pour démanteler une manifestation de civils sahraouis protestant contre l’utilisation commerciale du point de passage disputé.
Depuis lors, le Front Polisario a publié plus de 300 rapports de guerre faisant état d’opérations de guerre similaires à celle de jeudi, dans le silence du Maroc, qui n’a ni confirmé ni démenti les attaques ou les victimes présumées que les Sahraouis prétendent avoir causées.
Appel au dialogue
Dans ce contexte, les appels internationaux se sont multipliés ces derniers mois pour le retour des deux parties à la table des négociations, interrompus depuis que le Maroc a annoncé en 2018 qu’il était opposé au référendum d’autodétermination convenu avec l’ONU en 1991 et qu’il n’était disposé à négocier qu’une large autonomie après une reconnaissance internationale de la souveraineté marocaine sur l’ensemble de la colonie.
Le Polisario a assuré qu’il était ouvert au dialogue, mais a prévenu qu’il considérait l’accord de 1991 comme obsolète et qu’il devait être renégocié, mais avec la consultation populaire du peuple sahraoui pour l’indépendance comme seule ligne rouge.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité des Nations unies a annoncé fin septembre que Rabat avait accepté la nomination d’un nouvel envoyé spécial pour le Sahara, après deux ans d’obstacles.
L’envoyé choisi est Staffan de Mistura, un diplomate italo-suédois de longue expérience, qui a été l’envoyé spécial des Nations unies pour des conflits tels que ceux du Liban et de la Syrie, et auquel le Front Polisario et l’Algérie, son principal partenaire, avaient déjà donné leur accord en mai.
20 Minutos, 16/10/2021
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