Sahara : Deux sénateurs américains écrivent à Blinken

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Inhofe et Brown exhortent le département d’État à dialoguer avec le gouvernement marocain au sujet des violations des droits de l’homme.
Hier, les sénateurs américains Jim Inhofe (R-Okla.) et Sherrod Brown (D-Ohio) ont pris la tête de leurs collègues en exhortant le Secrétaire d’État Antony Blinken à donner la priorité à l’engagement avec le gouvernement marocain sur les violations des droits de l’homme, notamment en demandant la libération des détenus politiques et en mettant fin au harcèlement et aux menaces contre les critiques du gouvernement marocain. Plus précisément, les sénateurs demandent que le Département d’Etat se concentre davantage sur les violations des droits de l’homme contre les militants sahraouis au Sahara Occidental et au Maroc en incluant un mandat pour surveiller les droits de l’homme, et s’assurer que le droit à l’autodétermination est maintenu dans le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) à la fin de ce mois.

« Nous sommes préoccupés par le fait que le gouvernement marocain a été enhardi dans ses abus envers les militants sahraouis depuis la reconnaissance malencontreuse par les États-Unis des revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre 2020 », ont écrit les sénateurs. « Cette situation est inacceptable. Les actions de notre nation ne devraient jamais être une licence pour s’engager dans des violations des droits de l’homme. »

La lettre a également été signée par les sénateurs américains. Cory Booker (D-N.J.), Richard Durbin (D-Ill.), Cindy Hyde-Smith (R-Miss.), Patrick Leahy (D-Vt.), Michael Rounds (R-S.D.), Chris Van Hollen (D-Md.), John Boozman (R-Ark.) et Bernard Sanders (I-Vt.).

Le texte intégral de la lettre est disponible ici et ci-dessous :

14 octobre 2021

L’honorable Antony Blinken

Secrétaire d’État des États-Unis
2201 C Street NW
Washington, D.C. 20520

Monsieur le Secrétaire Blinken :

Nous vous écrivons pour demander instamment au Département d’État de donner la priorité à l’engagement avec le gouvernement marocain sur les violations des droits de l’homme, notamment en demandant la libération des détenus politiques et la fin du harcèlement et des menaces contre les critiques du gouvernement marocain. Nous vous demandons instamment d’accroître l’attention du ministère sur les violations des droits de l’homme contre les militants sahraouis au Sahara occidental et au Maroc en incluant un mandat de surveillance des droits de l’homme et de garantie du maintien du droit à l’autodétermination dans le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la fin de ce mois.

Les groupes internationaux de défense des droits de l’homme documentent les mesures de répression prises au Maroc contre ceux qui critiquent le roi Mohammed VI et le gouvernement. Nous sommes particulièrement préoccupés par le sort de journalistes comme Yahdih Essabi et Maati Monjib et de militants politiques et des médias sociaux comme Mohamed Sekkaki. Leur emprisonnement et leur inculpation suscitent de graves inquiétudes quant à l’administration de la justice au Maroc. Nous sommes préoccupés par les informations selon lesquelles les prisonniers ne reçoivent pas de soins médicaux appropriés et sont victimes d’abus de la part des agents pénitentiaires. De plus, la militante sahraouie Sultana Khaya et sa famille sont assignées à résidence et auraient été victimes d’abus sexuels et de harcèlement de la part des autorités, bien qu’elles n’aient jamais été informées des charges retenues contre elle. Ces détentions sont inacceptables, et nous vous demandons instamment de plaider pour la libération de tous les prisonniers politiques au Maroc.

En juillet 2021, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a appelé le gouvernement marocain à cesser de cibler les défenseurs des droits humains et les journalistes au Sahara occidental. Le HCDH a accusé le gouvernement marocain d’arrêter des militants pacifiques pour des activités sahraouies légales et de les condamner à des peines disproportionnées. Nous demandons à l’administration de soutenir l’appel du HCDH, et d’exhorter les autorités marocaines à réexaminer les cas de militants comme Mohamed Lamine Haddi, Sidi Abdallah Abbahah, et Bachir Khadda qui font face à des peines de plusieurs décennies pour avoir protesté contre les conditions économiques et sociales désastreuses au Sahara Occidental.

Nous sommes préoccupés par le fait que le gouvernement marocain a été enhardi dans son abus des activistes sahraouis depuis que les États-Unis ont reconnu à tort les revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en décembre 2020. Ceci est inacceptable. Les actions de notre nation ne devraient jamais être une licence pour s’engager dans des violations des droits de l’homme. Alors que l’ONU rédige le renouvellement du mandat de la MINURSO, nous vous demandons instamment de chercher à inclure un langage permettant à l’ONU de surveiller les conditions des droits de l’homme dans la région et de continuer à soutenir l’autodétermination.

Les États-Unis doivent être un défenseur des droits de l’homme dans le monde entier. Pourtant, concernant les abus des autorités marocaines, en particulier contre les Sahraouis, l’administration a peu parlé publiquement. Nous vous demandons instamment de réaffirmer le droit du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination, et de plaider pour la libération des prisonniers politiques et de protéger la liberté d’expression pour chaque Marocain et Sahraoui.

Nous vous remercions pour votre considération,

Sincèrement,

Source : Site du Sénateur James Inhofe, 14/10/2021

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