Brahim Ghali, le leader du Polisario, rencontre la presse

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Ghali appelle à la renégociation de l’accord de 1991 avec le Maroc car « la situation a changé ».
La situation dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est extrêmement tendue depuis près d’un an.

Le chef du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a appelé aujourd’hui à une renégociation de l’accord de cessez-le-feu signé sous les auspices de l’ONU en 1991 car, selon lui, il doit être adapté « aux nouvelles circonstances ». S’exprimant dans les camps de réfugiés de la région algérienne de Tindouf, M. Ghali a toutefois prévenu que le référendum d’autodétermination convenu à l’époque reste une ligne rouge pour le peuple sahraoui. « Nous devons nous rappeler que la nomination du nouvel envoyé spécial des Nations unies (Steffan de Mistura) n’est pas une fin en soi. L’objectif est la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il déclaré.

« Et de respecter les engagements signés entre les deux parties par la tenue du référendum d’autodétermination. Son succès dépendra de sa capacité à faire respecter ses objectifs. Malheureusement, après 30 ans de présence de l’ONU au Sahara Occidental, l’échec a été le destin de tous les émissaires », a-t-il souligné.

Dans la lignée de cet argument, le président de la RASD, reconnue par des dizaines de pays, a rappelé que les Sahraouis ont été les premiers à accepter la candidature du diplomate italo-suédois et a insisté pour qu’il sache que « c’est le Maroc qui mène une politique d’obstruction ».

UN NOUVEAU PLAN

M. Ghali a réaffirmé que le travail de M. De Mistura doit s’inscrire dans le cadre d’un plan dont le seul but est d’organiser la consultation au moyen « d’une feuille de route claire, avec des dates précises pour sa mise en œuvre et des garanties qui permettront au Conseil de sécurité d’obliger les parties à se conformer au processus ».

« Malheureusement, l’obstruction du Maroc a fait qu’on ne parle que de cessez-le-feu et que la MINURSO est devenue un simple observateur de la trêve. Le cessez-le-feu est devenu un instrument utilisé par le Maroc pour imposer une politique du fait accompli », a-t-il déclaré.

« La guerre n’est pas une option ou un objectif du peuple sahraoui, qui n’a jamais attaqué aucun peuple voisin. Nous l’assumons dans le cadre de la légitime défense et dans le cadre de la légalité internationale », a-t-il souligné.

L’ESPAGNE ET LA FRANCE CRITIQUEE

Ghali a également fait référence à la récente décision du Tribunal de l’Union européenne, qui a donné raison au Front Polisario en déclarant illégaux les accords entre le Maroc et l’UE concernant l’exploitation commerciale des ressources halieutiques, minières et agricoles dans les zones occupées.

« L’arrêt de la CJUE est une victoire historique que nous avons obtenue armés de la légalité et de la justice pour tenir tête à la France, à l’Espagne et aux autres pays de l’UE. La pression politique et les lobbies n’ont pas empêché la décision », a-t-il déclaré.

« Le jugement renforce le fait qu’il s’agit de territoires distincts et séparés. Nous demandons à l’UE de s’abstenir de toute action visant à satisfaire le Maroc. La France et l’Espagne seront responsables de toute action de l’UE », a-t-il déclaré, faisant référence à d’éventuels recours.

COPE, 16/10/2021

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