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Des sources au sein de la direction nationale de radio nationale ont démenti ce vendredi 15 octobre l’information sur « le licenciement » du directeur de la radio locale de Constantine après la diffusion d’une chanson de la diva libanaise Fayrouz glorifiant “Jésus Christ” , précisant que le directeur de la radio a effectivement été écarté mais n’a pas été licencié et ce pour « des considérations liées à la gestion de la station et non comme rapporté par les médias après la diffusion d’une chanson de Fayrouz».
En effet, plusieurs sources médiatiques ont annoncé mercredi que la diffusion par la radio locale de Constantine, Cirta FM, d’une chanson de la diva libanaise Fayrouz glorifiant le Christ a couté son poste au directeur de la chaine radiophonique, Mourad Boukerzaza, une information qui a suscité incompréhensions et interrogations au sein d’une partie de la population de la capitale de l’Est et même au-delà.
Une polémique qui n’a pas laissé aussi indifférents plusieurs médias occidentaux diffusant en langue arabe notamment, à l’image de la chaine anglaise BBC-arabic. Le présentateur d’une émission s’est interrogé en effet sur l’intérêt de telles mesures après la « diffusion d’une simple chanson de la diva libanaise, dont le riche répertoire dépasse les 2 500 tubes ». Ou encore la chaine d’information européenne diffusant en continue, Euronews. Un long article a été publié sur le site du média où il a aussi été question de mettre en valeur des réactions sur leurs pages Facebook de journalistes algériens comme Fadhila El-Farouk ou encore Said Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme.
Les mêmes sources précisent qu’une animatrice « collaboratrice » à l’origine de la programmation de la chanson « Ya Yasou’a el hayat noadhimak » (Ô Jésus christ la vie nous te glorifions) de Fayrouz, lors de la diffusion d’une émission «Aghani ezzamene el-djamil » (les Chansons de la belle époque) a été remerciée.
« Cette chanson aurait été considérée comme non diffusable à l’antenne d’une radio algérienne en raison de son aspect glorificateur d’une religion qui n’est pas celle de l’Etat algérien », explique la même source.
Cette affaire n’est pas la première. En avril 2021, un groupe d’avocats avait saisi par écrit le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), Mohamed Louber, pour protester contre « la glorification » du christianisme à la radio publique algérienne, la chaine3 en l’occurrence, après la diffusion par cette dernière de cantiques et de chants liturgiques chrétiens lors de cérémonies chrétiennes à l’occasion de fêtes religieuses.
Les signataires avaient considéré ces diffusions comme « une atteinte aux sentiments des musulmans » et une violation de la Constitution « qui dans son article 2 considère l’islam comme une religion d’Etat ». Ils avaient demandé au président de l’ARAV de prendre toutes les mesures pour « arrêter la diffusion de tels programmes » qualifiés d’offensants et de « sanctionner les responsables ».
La même source précise qu’une réponse leur ait été donné précisant que la chaîne 3 de la radio nationale qui diffuse en langue française est autorisée depuis des années à diffuser des cérémonies religieuses notamment des messes et prières à l’occasion de fêtes religieuses chrétiennes afin que la minorité chrétienne présente en Algérie puisse trouver un espace à la radio algérienne.
Le Jeune Indépendant, 16/10/2021