Conditions du Polisario pour s’engager dans tout processus politique

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Le ministre sahraoui des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek a déclaré que tout éventuel processus politique au Sahara Occidental devra garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément au plan de règlement adopté, à l’unanimité, par le Conseil de sécurité de l’ONU et accepté par les deux parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Maroc.

«Si l’envoyé spécial De Mistura parvient à fixer une date pour le référendum ou élaborer un plan pratique pour mettre fin aux manœuvres et tergiversations ayant entravé les efforts de l’ONU en matière de décolonisation du Sahara Occidental, pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, l’histoire retiendra qu’il avait réussi avec le SG de l’ONU à mettre le train de la légalité internationale au Sahara Occidental sur les rails», a déclaré samedi dernier le chef de la diplomatie sahraouie.

«Cette démarche pourrait ouvrir de vastes perspectives pour la paix juste et définitive dans la région», a-t-il poursuivi. «Connue pour son engagement et sa coopération avec l’ONU et l’UA, garant du plan de règlement, la partie sahraouie recommande à M. Di Mistura de proposer à certains États membres du Conseil de sécurité ou du prétendu groupe d’amitié avec le Sahara Occidental de bien relire l’article 5 du plan de règlement accepté par les deux parties et adopté à l’unanimité par le Conseil, lequel stipule que le référendum d’autodétermination constitue la solution consensuelle et la base pratique et logique», a indiqué M. Ould Salek.

Respect des accords conclus

«Toute approche contraire aux accords conclus entre les deux parties sera vouée à l’échec», a précisé M. Ould Salek ajoutant qu’«elle sera un scandale retentissant de ceux qui se cachent, depuis trois décennies, derrière les secrétaires généraux et les représentants spéciaux successifs, dans l’objectif d’empêcher l’indépendance du peuple sahraoui».
Mettant en garde contre les tentatives visant à «spolier les droits du peuple sahraoui à la liberté, à l’indépendance et à la souveraineté», il a indiqué que ces dernières «ne seront pas couronnées de succès, comme le prouvent clairement les trois décennies passées».

Le même responsable a rappelé que le peuple sahraoui «a été trahi par une puissance coloniale qui a abandonné sa mission en tant que puissance administrante du territoire». Dans ce contexte, le ministre sahraoui ajoute qu’«il y a ceux qui deviennent très innovateurs, en inventant des qualités et attributs tout à fait nouveaux, en vue d’éviter l’évocation du droit à l’autodétermination, dans le but de le spolier et de l’éloigner pour changer le mandat de la Minurso, voire même changer la nature de la question du Sahara Occidental, en tant que question de décolonisation». Mais «cette approche ne réussira pas», assure le chef de la diplomatie sahraouie qui estime qu’elle est contraire à «la légalité internationale, comme fixé à l’unanimité par toutes les organisations et les tribunaux internationaux, entame en même temps la crédibilité des Nations-Unies et constitue une grande perte financière pour elles et par-dessus tout un crime contre le peuple sahraoui, un encouragement à l’agression et une déstabilisation de la région tout entière».

La crédibilité de l’ONU

Ould Salek a appelé les Nations-Unies à ne pas céder à la provocation du Maroc qui emploie les stupéfiants, l’arme de la migration illégale, les réseaux terroristes et l’achat des consciences, comme moyens d’imposer ses politiques agressives et expansionnistes. «C’est la crédibilité de l’ONU qui est désormais remise en cause», a-t-il averti, ajoutant que «le manquement du Conseil de sécurité à ses responsabilités directes dans le parachèvement de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso) et la conspiration flagrante avec l’occupant marocain sont autant de facteurs ayant favorisé un retour à une guerre qui ne cessera qu’avec la cessation de l’occupation illégale de ce territoire par le Maroc et le respect des frontières internationalement reconnues».
Il a exhorté le Conseil de sécurité international à empêcher le Maroc de déposséder ses voisins de leurs terres, conformément aux dispositions de l’acte constitutif de l’Union africaine (UA), de la Charte de l’ONU et ses résolutions, ainsi qu’aux avis et décisions de la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour de justice européenne (CJUE).
La déclaration du chef de la diplomatie sahraouie intervient suite à l’annonce faite, mercredi dernier, par le SG de l’ONU, Antonio Guterres, concernant la désignation de Staffan de Mistura comme envoyé spécial de l’ONU au Sahara Occidental, en remplacement de Horst Kohler, qui avait démissionné de ce poste le 22 mai 2019.

APS

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