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Le propos est net et sans nuances cyniques, ce qui n’est pas le cas du représentant marocain de l’Onu, dont «les déclarations insensées» sur l’irréversibilité des actions menées par les forces d’occupation marocaines à El-Guerguerat, «sont irresponsables et constituent une entrave de taille à une éventuelle reprise du processus politique», a dénoncé Amar Belani.
Insensé et irresponsable. Ce sont les termes utilisés par Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, pour qualifier la déclaration du Maroc concernant l’agression lancée en novembre dernier sur le territoire sahraoui d’El-Guerguerat. M.Belani a interpellé le Conseil de sécurité de l’ONU à l’effet d’ «assumer ses responsabilités politiques et morales». L’enjeu n’est autre que la garantie du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
«Il s’agit de propos délirants de la part d’un radoteur invétéré dont les jérémiades méprisables ne sont pas dignes d’intérêt», estime le diplomate algérien. Affirmant que le propos du représentant marocain étaient «grotesques », M.Belani note que la communauté internationale est «en face d’un processus de décolonisation contrarié et dévoyé à force de complaisance».
L’envoyé spéciale chargé de la question du Sahara occidental pointe un doigt accusateur en direction «de la communauté internationale, dont au premier chef, le Conseil de sécurité, qui doit impérativement assumer ses responsabilités politiques et morales en vue de garantir le droit inaliénable et imprescriptible du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination ».
Le propos est net et sans nuances, ce qui n’est pas le cas du représentant marocain de l’Onu, dont «les déclarations insensées » sur l’irréversibilité des actions menées par les forces d’occupation marocaines à El-Guerguerat, «sont irresponsables et constituent une entrave de taille à une éventuelle reprise du processus politique», a dénoncé Amar Belani. Il a jugé aussi «impératif de revenir aux paramètres originaux du règlement politique, si la communauté internationale souhaite réellement une relance effective et sérieuse des négociations directes, de bonne foi, et sans conditions préalables, entre les deux parties au conflit ».
Mettant en évidence «les risques d’escalade menaçant la sécurité et la stabilité de toute la région», le diplomate algérien insiste sur le retour au cessez-le-feu qui demeure, «comme annoncé par le Front Polisario, tributaire entre autres, du retrait des forces marocaines d’occupation de la zone tampon d’El-Guerguerat et du retour obligé aux négociations directes entre les deux parties comme voie unique et incontournable pour parvenir à un règlement juste et pacifique du conflit du Sahara occidental conformément à la légalité internationale», affirme-t-il. Cela étant dit, M. Belani n’a pas manqué de souligner l’obsolescence du «format dit de tables rondes ». Pour l’envoyé spécial algérien pour le Sahara occidental «cette option est désormais obsolète compte tenu de l’instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l’Algérie aux précédentes tables rondes».
Le stratagème du Makhzen consistait, souligne-t-il, à «présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit régional, alors que toutes les résolutions du Conseil de sécurité identifient, nommément et de manière explicite, les deux parties au conflit». Et de préciser : «L’Algérie tout comme la Mauritanie ont le statut, reconnu par les Nations Unies, de pays voisins observateurs du processus de règlement du conflit». Et afin de permettre le lancement d’un processus politique sérieux et crédible, sous les auspices des Nations Unies et avec les bons offices du nouvel envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, M. Belani a jugé «primordial, au préalable, de ménager les conditions sérieuses et nécessaires à l’arrêt des hostilités, en commençant par forcer la puissance occupante à revenir au statu quo ante le 13 novembre 2020, date de la rupture brutale du cessez-le-feu par l’armée d’occupation marocaine et l’occupation illégale de la zone tampon d’El-Guerguerat en violation flagrante des accords contraignants souscrits par les deux parties».
Nadera Belkacemi
Ouest Tribune, 13/10/2021