Diplomatie algérienne : Une date, des principes et des hommes

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Trois mois après la proclamation de l’indépendance, le 5 juillet 1962, le premier Président de l’Algérie souveraine, le défunt Ahmed Ben Bella, a hissé le drapeau algérien au siège des Nations unies à New York. C’était un 8 octobre 1962. On peut aisément imaginer l’émotion et la fierté ressenties à cet instant précis par le Président Ben Bella.

Et pour cause, voir l’emblème national flotter au siège de l’ONU à côté de ceux de 107 Etats membre déjà admis était ce pour quoi la guerre de Libération a été déclenchée le 1er novembre 1954 et pour quoi un million et demi de martyrs ont sacrifié leur vie. La diplomatie de guerre menée par des moudjahidine qui se sont avérés être les meilleurs des ambassadeurs de la cause algérienne dans les fora internationaux, à l’instar de la conférence afro-asiatique de Bandung en 1955. Dès lors que cette date coïncide, aujourd’hui, avec la célébration de la journée de la diplomatie n’est donc pas un hasard. C’est rendre justice à ces diplomates d’envergure qui ont permis que la voix de l’Algérie combattante soit entendue, en dépit des efforts de la France coloniale de l’étouffer par tous les moyens. Cette diplomatie est demeurée fidèle aux principes et valeurs qui l’ont guidée sept ans et demi. L’Algérie n’a pas dévié d’un iota de ce principe doctrinal qui consiste à soutenir les peuples encore sous la colonisation, notamment dans le continent africain, afin d’obtenir leur indépendance.

Les efforts consentis par l’Algérie pour la décolonisation du Sahara occidental, dernier territoire occupé sur le continent africain, en réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination en sont la preuve. Faut-il aussi rappeler ses efforts déployés pour le règlement des conflits, l’instauration de la paix et la stabilité dans le monde ?
L’accord de 1975 ayant permis le règlement du différend territorial entre l’Iraq et l’Iran, la libération des otages américains en 1981 ainsi que l’accord de Paix et de réconciliation au Mali, son engagement à aider les Libyens à résoudre leur crise, sa médiation engagée entre le Soudan, l’Egypte, d’un côté, et l’Ethiopie d’un autre, concernant le grand barrage de la Renaissance, sont autant de réalisations diplomatiques inscrites à l’actif et au palmarès de l’Algérie.

La diplomatie algérienne est animée par «cette volonté d’œuvrer, sans réserves et en toute honnêteté, à la recherche, par la voie du dialogue et la négociation, de solutions pacifiques fondées sur la légalité internationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le respect de l’unité, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de la cohésion nationales des Etats concernés», avait indiqué un ancien ministre des Affaires étrangères.

Ces efforts soutenus seront poursuivis et renforcés conformément aux orientations du président de la République, traduites noir sur blanc par le Plan d’action du gouvernement adopté par le Parlement. «L’action diplomatique de notre pays, au cours des prochaines années, sera orientée vers la défense des intérêts de la Nation, la contribution à la sécurité et la stabilité régionales, le renforcement des liens avec l’Afrique et le Monde arabe, le développement du partenariat et de la paix dans le monde», peut-on lire.

Les militants de la cause nationale tels que Aït Ahmed, Saâd Dahleb, Tayeb Boulahrouf et M’hamed Yazid, qui ont sillonné le monde pour rendre la voix des Algériens audible, et toutes celles et tous ceux, diplomates de carrière, qui ont perdu la vie dans l’accomplissement de leur mission, et qui aujourd’hui reposent en paix, auront été fiers des étapes franchies depuis.

La voix de l’Algérie, portée par une diplomatie forte et engagée, s’est imposée comme une voix crédible, respectée, écoutée et recherchée.

Lemaghreb.dz, 10/10/2021