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L’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn fait de nouveau parler de lui. Cette fois-ci, il est au cœur d’un scandale financier, suscité par l’enquête de l’émission française « Cash investigation ». Depuis sa retraite de la vie politique française, DSK s’est lancé dans des activités de consulting. Il a pu ainsi brasser des millions d’euros, tandis que le flou persiste sur sa rémunération en Tunisie.
L’ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn (DSK), fait l’objet d’un scandale après les révélations d’une enquête menée par l’émission “Cash investigation”, en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dans le cadre des Pandora Papers.
Il est pointé du doigt pour ses activités sulfureuses dans plusieurs pays à travers le monde, dont la Tunisie. L’enquête, diffusée le 7 octobre sur France 2, dévoile que l’ancienne figure du parti socialiste français gagne des millions d’euros en offrant ses conseils à des gouvernements. Et grâce à des montages fiscaux, il se soustrait au paiement des impôts.
65 mille euros, avant 2015
Les journalistes de « Cash investigation » ont épluché des documents inédits concernant les comptes de sa société nommée Parnasse Internationales pour les années 2013 et 2014. Et ils ont découvert, entre autres, qu’il a touché 65 mille euros pour ses activités de consultant auprès du gouvernement tunisien. Ladite société a été créée au Maroc, révèle l’enquête et ne paye pas d’impôts.
Ces milliers d’euros gagnés par DSK en Tunisie précèdent ses activités de conseiller auprès du gouvernement tunisien dans le cadre du plan quinquennal de développement économique mis en place en 2016.
Ce plan quinquennal de développement économique a été établi par le ministère tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale pour la période s’étalant de 2016 à 2020.
En avril 2016, la Tunisie avait lancé un appel d’offres relatif à la promotion de ce plan. Le groupement qui l’avait remporté est celui dont DSK fait partie. Il comprend la banque d’affaires Arjil, basée à Paris, le bureau d’ingénierie tunisien Comète et le groupe français Jeune Afrique pour la communication.
Le choix de ce groupement a provoqué une polémique. Les autres banques françaises qui étaient dans la compétition, en l’occurrence, les groupes Rothschild et la banque Lazard ont contesté cette attribution.
Plan foireux et consulting fumeux
Le plan de développement économique dont DSK était chargé de faire la promotion tablait, entre autres, sur la création de 400 mille nouveaux emplois, une baisse de 12% du chômage. Dans la foulée, le taux de pauvreté devait ainsi passer de 4.6% à 2% en 2020. « Le financement de la stratégie de développement s’appuie essentiellement sur les ressources locales via leur contribution à la préservation des équilibres financiers globaux, et sur les ressources extérieures devant être en accord avec les indices de la dette extérieure, en second lieu », avait indiqué l’ancien gouvernement tunisien de Habib Essid.
Cependant, ces prévisions se sont avérées insensées, selon une étude portant sur l’évaluation de ce plan en 2019. « La majorité des projets déclarés dans le plan sont toujours en stade d’étude ou de recherche de financement », a relevé ladite étude. Et l’opacité règne toujours sur l’avancement de ce plan de développement. Le groupement chargé de sa promotion et dont DSK est le visage pâtit également du manque de transparence.
Seuls quelques médias rendent encore compte des manœuvres de l’ancien ministre français en Tunisie. On apprend ainsi qu’il a accompagné l’ancien chef du gouvernement, Hichem Mechichi, lors de sa visite au FMI pour négocier la relance de l’appui de l’institution internationale au gouvernement tunisien. En mars 2021, DSK est intervenu sur les ondes d’Express Fm pour plaider la bi bancarisation en Tunisie. Le montant versé par l’Etat tunisien en échange de ses services reste cependant nimbé de mystère.
Contacté par Nawaat, le chargé de communication du ministère tunisien du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale dit ignorer le coût des services du groupement Arjil/ Comète et Jeune Afrique, tout comme celui de la rémunération de DSK dans le cadre du plan de développement 2016-2020. Il avance que son ministère ne dispose pas non plus d’informations sur le cadre de la coopération récente entre l’ancien ministre français et l’Etat tunisien.
A noter qu’outre la Tunisie, « Cash investigation » a dévoilé de nombreuses collaborations équivoques de l’ancien dirigeant du FMI avec des oligarques russes ou encore des chefs d’Etat peu scrupuleux à l’instar du président congolais Denis Sassou-Nguesso.
Nawaat, 08/10/2021