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Le Maroc a, dès l’année 2014, tenté d’écarter l’Algérie de tout rôle dans la résolution du problème du Mali. Pourtant, et avec la bénédiction de la communauté internationale, les belligérants au Mali, le gouvernement de ce pays et les combattants touaregs avaient paraphé l’accord d’Alger pour la réconciliation et le développement de l’économie.
Les ministres des Affaires étrangères de 19 pays – dont la France, la Libye et le Mali – approuvent un accord sur la création, très probablement dans la capitale marocaine, d’un centre de formation pour le personnel en charge de la sécurité aux frontières. Connu sous le nom de Déclaration de Rabat, cet accord est « l’aboutissement des importants efforts du Maroc pour affirmer sa présence dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord », écrivait en 2014 Le Courrier International. Le Maroc s’est empressé d’apporter son soutien à l’intervention française au Mali. En comblant le vide, il a pris un avantage dans sa lutte avec l’Algérie pour dominer la région. Des perspectives jusque-là inenvisageables – exercer une influence et nouer des liens bilatéraux avec des pays du Sahel sans que l’Algérie ne soit impliquée-, sont désormais à sa portée, d’après Le Courrier International. Le roi, Mohammed VI, a développé certaines de ses actions au Mali en offrant, par exemple, des bourses religieuses aux jeunes Maliens pour qu’ils puissent étudier dans les universités marocaines, notait le journal. Cependant, le gouvernement du Mali et les combattants touaregs ont exprimé leur volonté d’œuvrer pour l’application de l’accord d’Alger. Une victoire diplomatique pour l’Algérie.
En 2020, le Maroc remet ça à l occasion du coup d’Etat au Mali. En août 2020, et alors qu’un coup d’Etat militaire a eu lieu au Mali, et d’après les medias, le Président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) au Mali, le Colonel Assimi Goïta, a remercié le roi Mohammed VI pour la contribution active du Maroc aux efforts déployés en vue d’aboutir au dénouement de la crise dans le pays. Le Colonel Assimi Goïta a rappelé que l’Ambassadeur du roi a été le premier diplomate à prendre contact avec les nouvelles autorités maliennes, après le coup d’Etat du 18 août 2020, dès le jeudi 20 août. Le Colonel Assimi Goïta a, par ailleurs, salué les relations multiséculaires et le partenariat fécond qui lient les deux pays. Et au Maroc d’exploiter le coup d’Etat pour obtenir les faveurs des nouvelles autorités au Mali et écarter l’Algérie. Là encore, c’est le fiasco pour le Maroc.
En effet, les Nations-unies ont indiqué, mercredi dernier, que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, demeurait “la seule voie viable” pour régler la crise complexe dans ce pays sahélien, appelant les Maliens à se “l’approprier sur le plan national” afin qu’il puisse être exécuté. Pour des raisons inexpliquées, l’accord d’Alger n’a pas été appliqué. Le SG de l’ONU s’est dit “préoccupé” par la persistance des retards dans l’exécution de l’Accord d’Alger de 2006, dans le cadre du dialogue national inclusif, et par le regain d’insécurité dans tout le pays, notamment par l’absence de redéploiement des forces de défense et de sécurité nationales reconstituées dans le nord du Mali.
En parallèle, il a demandé aux dirigeants maliens “de faire preuve de l’esprit d’initiative nécessaire” et de trouver un terrain d’entente et des solutions pragmatiques pour reprendre la mise en œuvre du processus de paix et faire avancer les réformes essentielles, notamment la révision de la Constitution. Il y a quelques jours, le gouvernement du Mali et le Mouvement National de Libération de l Azawad (MNLA), ont exprimé leur soutien àl’accord, excluant le Maroc de toute tentative d’écarter l’Algérie. Le représentant permanent du Mali auprès des Nations-unies, Issa Konfourou, a réaffirmé jeudi la détermination des autorités de la transition au Mali à “mettre en œuvre” l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Une victoire dans la région pour la diplomatie de l’Algérie contre la politique d’exclusion lancée par le pouvoir au Maroc.
Abdelhamid T.
Crésus, 12 oct 2020