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« La France officielle a besoin de décoloniser sa »propre histoire », afin de réparer, en urgence, la faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez certains nombres d’acteurs de la vie politique française parfois aux niveaux les plus élevés », a indiqué mardi le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra depuis Bamako.
Ces propos résument à eux, seuls, le désarroi dans lequel se débat la France officielle qui n’arrive plus ni à gérer son présent ni à se départir de la tare de son passé colonial. La crise des sous-marins a montré que le statut de la France, dans le camp des pays occidentaux est celui du comparse tout juste bon à applaudir la prestation du chef et à vivoter sous son ombre. Le quai d’Orsay et l’Elysée avaient bien tenté de ruer dans les brancards, agitant même la menace de se retirer de l’Otan. Il avait suffi d’un entretien Macron- Biden, pour voir Paris se soumettre à la loi du plus fort, faisant profil bas face aux USA et ses alliés de l’Otan.
Et pour comprendre la gêne de la France devant la puissance des USA et ses alliés, il faut revenir aux propos, menaçants selon certains analystes, du secrétaire général du « pacte Atlantique », qui a mis en garde les Européens contre la tentation de créer une alliance parallèle à l’Otan.
Jens Stoltenberg, a critiqué mardi à Washington les pays désireux de renforcer la défense européenne, soulignant que créer des structures concurrentes de l’Otan risquait d’affaiblir et de diviser l’Alliance atlantique. Au moment où l’Union européenne se réunissait en Slovénie. C’est là un sérieux rappel à l’ordre de la France qui n’avait pas hésité, après le déclenchement de la crise des sous-marins de menacer de se retirer de l’Otan et de créer une alliance européenne en mesure de le supplanter. Et ces échecs de la France sur le plan international ont poussé les personnalités politiques, aussi bien de la droite que la gauche, à remuer leur passé colonial pour trouver les ingrédients pour épicer leur pré-campagne électorale.
Ce jeu, aux relents nauséabonds tant il est teinté de crimes contre l’humanité, a été utilisé par le président Macron qui s’est brûlé les doigts et par les prétendants à sa succession que sont les deux nostalgiques du passé colonial de la France Eric Zemmour et Marine Le Pen.
Fidèle à la pensée de son géniteur, ancien officier tortionnaire du contingent français en Algérie, Marine Le pen qu’elle soit sous la bannière du Front national, ou du rassemblement national, excelle dans l’art de remuer dans la nostalgie de la France coloniale. Il faut reconnaitre à Eric Zemmour, l’art d’avoir su réveiller les vieux démons, chez ceux qui affirmaient que la France, creuset de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, a su dépasser les blessures de son passé colonial mais qui rêvent toujours de garder sous leur botte les peuples de leurs anciennes colonies.
Le Pen, Macron, Zemmour, Dupont Aignan ou encore Guillaume Bigot ou encore toute la cohorte d’intellectuels encore coincés à l’heure de la France de Papa doivent tous comprendre que leur rêve de grandeur et de puissance est révolu. Ils doivent comprendre une fois pour toutes que l’Afrique n’est plus leur chasse gardée et que l’Algérie a gagné son indépendance au prix d’un lourd tribut.
La France officielle, qu’elle soit de droite ou d’extrême droite ne doit plus se fier aux résultats des sondages. Les Français, du moins ceux des générations post indépendance d’Algérie, ont d‘autres besoins et d ‘autres aspirations. Leur agiter le passé colonial de leur pays, ne les fera pas changer d’intention de vote. Macron risque de vivre l’affront qu’avait subi Sarkozy qui avait échoué dans sa tentative de se faire réélire. Il doit trouver d’autres atouts et d’autres arguments pour gagner cette bataille au lieu de tenter de faire grossir les rangs de l’extrême droite par un discours à la limite raciste.
Slimane B.
Le Courrier d’Algérie, 07/10/2021