Algérie : Reprise des activités du métro d’Alger sans la RATP

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À l’arrêt depuis 18 mois, le métro d’Alger, unique moyen du transport du genre en Algérie, reprend du service à partir de ce jeudi, 7 octobre. La reprise du trafic a eu lieu en présence des responsables de l’entreprise du Métro d’Alger (EMA) et du ministère du Transport. Mais sans les représentants du groupe français, RATP , absents pour la première fois depuis le lancement, en 2011, de l’activité de ce métro.

Et pour cause, le groupe français, qui avait décroché, à cette époque, le contrat de gestion de ce service, avec des clauses portant sur la formation du personnel algérien, a été contraint de quitter Alger à l’expiration de ce bail en octobre 2020.

S’agit-il d’une sanction des autorités Algériennes infligée au groupe français ? En tout cas, la polémique autour de l’arrêt prolongé de l’entreprise avait pris de l’ampleur.

Pour célébrer cet évènement, le ministre des Transports Aissa Bekkai et le directeur général de l’Entreprise du Métro d’Alger Ali Arezki ont vanté « la capacité des Algériens à gérer ce métro et à le faire fonctionner » nécessitant une parfaite maîtrise de la technologie.

Officiellement cette longue fermeture est expliquée par la persistance de la crise sanitaire due à la propagation de la Covid-19, qui a fait son apparition en Algérie en février de l’année dernière.
Cette explication est justifiée en partie. Car, depuis le début de l’année 2021, les autres moyens de transport, dont le tramway, ont été autorisés à reprendre leurs activités avec le respect des mesures sanitaires.

Interrogations

Après le passage de la troisième vague de Covid-19 pendant l’été dernier, le métro d’Alger est resté l’un des rares espaces publics à ne pas rouvrir. Même les vols internationaux ont été de nouveaux autorisés, ainsi que tous les autres types de transport. Ce fait n’a pas manqué de susciter des interrogations.
On a d’abord tenté d’expliquer la longue fermeture par le souci des autorités de priver les manifestants du Hirak de rejoindre le centre d’Alger les mardis et vendredis. Mais les marches n’ont plus lieu depuis le printemps dernier et le métro n’a pas repris.

Il faut remonter jusqu’au mois d’octobre 2020 pour trouver une explication à cette situation. A l’époque, l’ancien ministre des Transports, Lazhar Hani, avait annoncé le non renouvellement du contrat avec la RATP qui s’occupait de la gestion du métro depuis sa mise en service.

« Au départ de l’exploitation de ce projet, on avait fait appel à une société étrangère dans le cadre de l’assistance technique, et à partir du 1er novembre, c’est une société 100 % algérienne qui va prendre la suite, avec des cadres algériens qui ont des compétences et qui ont appris durant ce partenariat avec les étrangers. Aujourd’hui, on peut être fier de cette évolution », avait-il indiqué.

Depuis cette date, plusieurs rumeurs concernant le maintien de la fermeture du métro ont circulé. Certaines vont jusqu’à à affirmer que la RATP « est partie avec le logiciel nécessaire au fonctionnement du métro ». D’autres avancent l’incapacité du personnel algérien à prendre le relais des Français.

Des rumeurs démenties par des sources proches de l’entreprise du métro d’Alger. « Nous avons fait le transfert de compétence », assure-t-on.
Le directeur général de l’EMA, Ali Arezki, s’est exprimé à la veille de la réouverture du métro et réitéré que si le métro d’Alger s’est arrêté pendant plus de 18 mois, c’est pour « des raisons sanitaires, à cause de la pandémie ».
S’agissant du contrat avec la RATP, le responsable explique que « c’est un contrat ferme, qui ne pouvait donc pas être renouvelé ». Mais ce dernier élude le contentieux financier de plusieurs dizaines de millions d’euros entre la RATP et l’EMA.
« Une année avant l’expiration du contrat, nous avons vu avec les hautes autorités, nous avons réfléchi et fait une évaluation et nous sommes arrivés à la conclusion que nous pouvons être autonomes. Nous avons fait le transfert de compétence, des jeunes ont été formés. Depuis le 1er novembre 2020, nous travaillons sans assistance étrangère et le métro a fonctionné normalement », assure-t-il.
Ali Rezki rassure les usagers que les équipes en place relèveront le défi, appelant à « ne pas douter des compétences nationales ». « Nous avons fait le transfert de compétence. Ça n’a pas été facile, mais pendant les années de travail avec le partenaire étranger, nous avons pu former nos personnels », insiste-t-il.

Agence Andolou, 07/10/2021

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