Algérie.- La solution n’est pas que dans le pétrole

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En caracolant au-dessus de la barre psychologique des 80 dollars et en se rapprochant de l’autre barre tout autant psychologique des 100 dollars, le pétrole donne, ces dernières semaines, du baume au cœur aux Algériens. Ils sont plus que soulagés de constater cette hausse miraculeuse qui évite un nouvel endettement extérieur, rétablit les équilibres budgétaires et la balance des paiements. Le pays est sérieusement sorti de la zone rouge et le gouvernement peut souffler. Les problèmes de liquidité dans les agences postales, les chantiers à l’arrêts et autres restrictions sur les importations de certains produits nécessaires ne poseront désormais plus de problème.

L’exécutif peut donc se pencher sur les véritables chantiers des réformes sans avoir à gérer les pénuries.

Il y a là autant de motifs de satisfaction pour les Algériens. Il reste que l’empressement de voir le bout du tunnel amène des citoyens à afficher leur mécontentement et les petites frictions au sein de la société témoignent d’une fracture sociale provoquée par les sept années de disette. En effet, il est parmi les citoyen qui s’estiment lésés et accusent le gouvernement de mal redistribuer l’argent du pétrole. La flambée des prix, qui usent certains au moment où d’autres roulent carrosses et construisent des villas luxueuses, a donné du pays l’image d’une société coupée en deux. Mais les récentes décisions du président de la République qui consistent d’un côté, à sévir contre les spéculateurs et de l’autre à relever sensiblement le pouvoir d’achat des ménages sont de nature à apaiser le front social.

En fait, l’on a beau crier à l’injustice ou au scandale, il demeure que le bonheur de tout Algérien, quel que soit son statut, est intimement lié à la rente pétrolière. L’on comprend donc aisément qu’un baril à plus de 82 dollars nous permet d’envisager une solution à moyen terme aux problèmes qui peuvent survenir, sans avoir à gérer un quelconque conflit social. Il nous permet aussi de consommer notre semoule et notre lait aux mêmes prix quoi qu’il arrive au plan international… Bref, le pétrole nous offre l’occasion de continuer à nous critiquer les uns les autres, à nous poser des questions sur la justice sociale, tout en poursuivant dans notre entêtement à ne pas voir les choses en face, telles qu’elles sont : nous ne créons pas assez de richesses, nous n’apportons pas suffisamment de produits de nos champs ou nos usines.

Cela pour dire que la hausse des cours de ces derniers temps est la bienvenue, mais ce n’est absolument pas la solution aux problèmes de développement du pays…

Par Nabil G.

Ouest Tribune, 07/10/2021