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Le Maroc aurait souhaité voir les pays européens suivre l’exemple de l’administration Trump qui avait illégalement reconnu la souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis. Il n’est pas étonnant de voir le royaume profiter de la détresse de sa population qui fuit le pays sur des embarcations de fortune. Il ferme les yeux, ainsi, et ouvre la voie à cette immigration irrégulière et indénombrable vers les îles Canaries espagnoles.
Une action qui peut aussi être interprétée comme un signe de vengeance vis-à-vis d’une partie de l’opinion publique espagnole qui demeure solidaire avec le Front Polisario. Une réalité qui a été évoquée à demi-mot dans une des déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères qui avait estimé qu’ «une partie de l’Europe doit être plus audacieuse car elle est proche de ce conflit».
Autant d’éléments qui ont fait que les tensions entre le Front Polisario et le Makhzen ont repris de plus belle après que les forces marocaines ont lancé une opération militaire dans la région de Guerguerat au sud du Sahara occidental.
Conforté par le soutien du président américain sortant et sa prétendue victoire politique, Rabat a depuis multiplié ses transgressions au droit international.
Des agissements qui ont le mérite d’avoir mis à nu les enjeux d’une reconnaissance délictueuse, sur le plan politique et historique, négociée en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
Ce qui ne change pourtant en rien dans la nature et le statut des territoires occupés et ne peut encore moins régler cette crise considérée comme l’un des conflits politiques et humanitaires les plus anciens au monde.
Cette reconnaissance a, toutefois, le mérite de rendre ce conflit plus visible sur le plan international et à créer une nouvelle dynamique dans l’Union européenne notamment après l’arrêt du tribunal européen qui a donné au Front Polisario «le droit de représenter le peuple sahraoui devant les tribunaux internationaux et dans les affaires commerciales».
Ce qui compromet le projet du colonialisme marocain et vient compliquer les fins et les objectifs du Royaume. Il y a aussi cette volonté des Nations unies de reprendre ses responsabilités après la désignation d’un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental.
L’euphorie liée à la marocanité du Sahara occidental n’a finalement pas trop duré.
Le Makhzen plonge, désormais, dans le doute après notamment la confirmation de reconnaissance de certains pays sud-américains de la République arabe sahraoui démocratique (RASD) et la réappropriation de ce dossier par l’Union africaine.
Ce qui pourrait avoir poussé deux pays africains à savoir le Burundi et la Zambie à retirer leurs représentants de consul dans les territoires sahraouis. Mais aussi plusieurs pays européens à défendre cette notion du droit international et du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Assia Boucetta
Horizons, 06/10/2021
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