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Ce dimanche, Le Soir, en collaboration avec l’ICIJ, publiera une nouvelle enquête journalistique sans précédent, qui a réuni des centaines de journalistes, photographes, analystes, informaticiens, graphistes… Nom de code : « Pandora Papers ».
Pandora Papers, c’est la nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à laquelle a participé Le Soir. Elle a réuni pendant près de deux ans plus de 600 journalistes de 151 médias, et sera simultanément publiée dès dimanche soir, 18h30, dans 117 pays. Ce qui fait d’elle la plus grande enquête journalistique collaborative jamais réalisée.
L’ICIJ est un réseau de journalistes d’investigation basé à Washington. On lui doit notamment, depuis 2013, les Offshore Leaks, LuxLeaks, SwissLeaks, Panama Papers, Paradise Papers, Implant Files et FinCEN Files. Autant d’opérations auxquelles ont participé, en Belgique, Le Soir, Knack et De Tijd.
Dès dimanche soir, les trois partenaires belges publieront chaque jour un nouveau volet de cette enquête internationale, jusqu’au samedi 9 octobre inclus.
Le Soir, 03/10/2021
« Pandora Papers » : la nouvelle enquête explosive qui fait trembler le Panama
L’enquête dite des « Pandora Papers » qui doit être publiée ce dimanche soir, fruit du travail de plus de 600 journalistes dans 117 pays, effraye le Panama qui dit que « les dommages pourraient être insurmontables » concernant le pays, paradis fiscal, après les révélations.
Le Panama redoute d’être encore épinglé dans la nouvelle enquête sur les paradis fiscaux intitulée « Pandora Papers » que le consortium de journalistes d’investigation ICIJ compte publier dimanche, selon une lettre du gouvernement citée samedi par des médias locaux.
« Dommages insurmontables »
« Les dommages pourraient être insurmontables », estime le gouvernement panaméen dans la lettre, transmise à l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) par le biais d’un cabinet d’avocats.
La lettre avertit que « toute publication » qui renforcerait « une fausse perception » du pays comme étant un éventuel paradis fiscal « aura des conséquences dévastatrices pour le Panama et ses habitants ».
Exposé le plus vaste à ce jour sur le secret financier
L’ICIJ a annoncé sur Twitter qu’il allait publier ce dimanche son « exposé le plus vaste à ce jour sur le secret financier », fondé sur la fuite de 11,9 millions de documents « couvrant les quatre coins du monde ».
L’enquête dite des « Pandora Papers » est le fruit du travail de plus de 600 journalistes dans 117 pays, selon l’ICIJ.
La lettre du gouvernement panaméen cite plusieurs réformes effectuées ces dernières années par ce pays d’Amérique centrale qui demeure toutefois sur la liste des paradis fiscaux de la France et de l’Union européenne. Elle souligne que depuis 2016 plus de 395.000 compagnies et fondations ont vu leur enregistrement suspendu, soit la moitié de celles qui existaient alors.
Le Panama a nouveau dans le scandale après les « Panama Papers »
Le gouvernement craint de voir le Panama se retrouver à nouveau pris dans un nouveau scandale sur les paradis financiers après celui déclenché par la publication en 2016 d’une précédente enquête de l’ICIJ dite des « Panama Papers ».
Le cabinet d’avocats panaméen de Jürgen Mossack et Ramon Fonseca, qui a annoncé en 2018 la cessation de ses activités, avait été au cœur de ce scandale qui avait éclaté le 3 avril 2016. La fuite de 11,5 millions d’archives digitales du cabinet Mossack Fonseca a permis de mettre en lumière les pratiques financières et fiscales de tout un éventail de clients, du simple entrepreneur au chef d’Etat en passant par des banques ou des sportifs.
Une onde de choc mondiale
La publication des « Panama Papers » avait provoqué une onde de choc mondiale, entraînant notamment la démission du Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson puis du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.
Elle a suscité au moins 150 enquêtes dans 79 pays sur de possibles situations d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent, d’après le Centre américain d’intégrité publique.
Le Panama de 2016 « n’a rien à voir avec le Panama d’aujourd’hui »
Depuis, le Panama a entrepris une série de réformes pour renforcer le contrôle bancaire, punir d’emprisonnement l’évasion fiscale et échanger des informations avec l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Le Panama de 2016 « n’a rien à voir avec le Panama d’aujourd’hui », assure le gouvernement dans sa lettre.
Le Journal de Saône-et-Loire, 03/10/2021