Algérie, Maroc, Espagne, Medgaz, gazoduc, gaz, #Algérie, #Maroc, #Espagne,
Pour Sedigas, l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est garanti malgré le conflit entre l’Algérie et le Maroc.
La société gazière espagnole Sedigas estime que le conflit entre l’Algérie et le Maroc, qui menace d’affecter le gazoduc Maghreb-Europe, finira par être résolu, et considère que l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est de toute façon garanti. C’est ce qu’a expliqué dans une interview accordée à EFE le président de Sedigas, Joan Batalla, qui a souligné que » l’Algérie est l’un des plus importants fournisseurs de gaz de l’Espagne « , étant donné qu’elle fournit actuellement 44,9 % du gaz consommé par le pays.
Toutefois, il s’est dit convaincu que ce conflit ne causera pas de problèmes d’approvisionnement en gaz pour l’Espagne, car le Maroc et l’Algérie ont tous deux démontré leur fiabilité en matière d’approvisionnement en gaz à de nombreuses autres occasions.
Le 24 août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, avec lequel elle a des différends au sujet du Sahara occidental, et deux jours plus tard, elle a annoncé son intention de faire transiter tout le gaz qu’elle fournit à l’Espagne par le gazoduc Medgaz, qui relie directement l’Algérie à l’Espagne.
L’Algérie a ainsi laissé entendre qu’elle excluait l’autre gazoduc, le gazoduc Maghreb-Europe, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le territoire marocain, et dont le contrat expire fin octobre.
« Nous fournissons du gaz algérien depuis de nombreuses décennies et, au-delà des tensions opérationnelles qui ont pu survenir, l’approvisionnement en provenance d’Algérie et du Maroc a été fiable, donc je pense qu’au-delà des négociations contractuelles, cette situation sera résolue », a déclaré M. Batalla.
« Il n’existe aucun élément susceptible de remettre en cause la fiabilité des deux pays », a-t-il ajouté.
En fait, l’Algérie elle-même a déjà fait savoir que ses frictions avec le Maroc n’affecteraient pas l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, qui serait uniquement acheminé par le gazoduc Medgaz, bien que les tensions entre ces deux pays d’Afrique du Nord aient ouvert le débat sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz par l’Espagne.
Sur ce point, M. Batalla a souligné que l’Espagne, malgré son manque de ressources énergétiques et sa capacité d’interconnexion réduite, dispose d’une « grande diversité d’approvisionnement en gaz », puisqu’elle reçoit du gaz naturel liquéfié de 15 pays.
« Il existe des alternatives en cas de situation imprévue », a déclaré M. Batalla, qui a également souligné qu’Enagás allait fournir une plus grande capacité pour les méthaniers et que le pays disposait de six usines de regazéification.
D’autre part, M. Batalla a attribué la forte augmentation des prix du gaz ces dernières semaines à la demande asiatique et à l’évolution des droits d’émission de CO2, une situation qui pose problème dans des pays comme le Royaume-Uni.
Quant à l’ensemble des mesures adoptées par le gouvernement pour tenter de freiner l’augmentation des prix de l’électricité, M. Batalla a de nouveau appelé à une réduction de la taxation du gaz – tant la TVA que l’impôt spécial sur les hydrocarbures – en tenant compte des consommateurs vulnérables, comme cela a été fait pour l’électricité.
En ce qui concerne l’impact des prix élevés du gaz sur le prix de l’électricité, il a souligné que les prix du gaz ne sont pas fixés « ni par les entreprises du secteur ni par le gouvernement », mais par les marchés internationaux.
En fait, il a assuré que les centrales à cycle combiné – des centrales qui brûlent du gaz pour produire de l’électricité – ne couvrent même pas leurs coûts de fonctionnement et que, malgré cela, elles sont « essentielles » pour éviter les pannes d’électricité.
Pour cette raison, M. Batalla estime que le gouvernement, une fois le problème des prix de l’électricité surmonté, devrait dans quelques mois « définir le cadre de rémunération pour que les centrales à cycle combiné » puissent au moins récupérer leurs coûts d’exploitation.
Les centrales à cycle combiné fonctionnent actuellement à 20 % de leur capacité et M. Batalla a souligné que le Plan national intégré de l’énergie et du climat (PNIEC), qui définit la feuille de route énergétique jusqu’en 2030, prévoit un poids des centrales à cycle combiné similaire à celui de l’actuel.
« Au cours des deux derniers mois, les centrales à cycle combiné ont représenté en moyenne 16 % de la couverture de la demande grâce au vide thermique laissé par les énergies renouvelables, l’hydroélectricité ou le nucléaire », a expliqué M. Batalla.
D’une part, il a revendiqué le rôle que les gaz renouvelables – tels que le biométhane ou le biogaz – peuvent jouer à court terme en faveur de la décarbonisation de l’économie et du rééquilibrage territorial en Espagne et, d’autre part, le rôle clé que l’hydrogène vert peut jouer à l’avenir à long terme.
El Periodico, 27/09/2021