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Si la «crise des sous-marins» a prouvé à la France que l’administration Biden n’était pas différente de l’administration Trump, ce constat a été fait il y a déjà plusieurs mois par ceux qui tentent désespérément d’amener Washington et Téhéran à dialoguer sereinement autour de l’Accord sur le nucléaire iranien et qui doivent faire face à l’habituelle hostilité iranienne, mais aussi à l’inflexibilité américaine. Une inflexibilité qui rappel celle de Trump vis-à-vis de l’Iran et qui ne colle pas avec les promesses de campagne des Démocrates.
Les États-Unis «devraient être plus actifs et résoudre toutes les questions relatives» à une relance de l’accord nucléaire avec l’Iran, a de son côté affirmé samedi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Lors d’une conférence de presse à l’ONU en marge de l’Assemblée générale des nations unies à New York, le ministre a espéré que les négociations à Vienne entre l’Iran, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec en arrière-plan les États-Unis, reprennent aussitôt que possible, comme l’a souhaité Téhéran.
«L’Iran ne fait rien qui serait interdit» par le traité de non-prolifération nucléaire» (TNP) et son protocole additionnel, a aussi jugé Sergueï Lavrov, en critiquant les sanctions unilatérales prises contre l’Iran après le départ en 2018 des Etats-Unis de l’accord nucléaire de 2015. S’il n’applique plus nombre d’engagements liés à l’accord nucléaire de 2015, c’est «simplement parce que les Etats-Unis en sont sortis», a-t-il noté, en soulignant que Washington avait imposé depuis 2018 des sanctions à l’Iran qui ne sont pas seulement liées à l’uranium enrichi, mais visent aussi «tous ceux qui commercent légalement avec l’Iran».
Pour Lavrov, ces sanctions n’ont plus lieu d’être, et «devraient être levées dans le cadre de la restauration de l’accord nucléaire». Tout au long de la semaine, les États-Unis et les Européens ont multiplié les entretiens sur le dossier iranien en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Ils ont exprimé leur frustration, mêlée d’agacement, face à l’Iran qui n’a offert aucune «indication claire», selon eux, sur ses intentions pour la reprise des négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.
Les discussions à Vienne pour relancer l’accord nucléaire, y faire revenir les États-Unis et obtenir dans le même temps une levée de sanctions américaines sont interrompues depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien. Les pays signataires de l’Accord de Vienne s’impatientent ainsi autours de l’inertie américaine et de la réaction iranienne que cela occasionne.
Les iraniens se font de plus en plus provocateurs et plus les semaines et les mois passent et plus il semble improbable qu’une réconciliation soit possible entre Washington et Téhéran. Même l’Accord qui regroupe encore l’Iran et plusieurs puissances semblent aujourd’hui en danger.
Fouzia Mahmoudi
Le Jour d’Algérie, 27/09/2021