L’économie du « Makhzen » touchée au cœur par la fermeture de l’espace aérien algérien

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La décision de fermeture immédiate de l’espace aérien algérien aux aéronefs civils et militaires marocains et immatriculés au Maroc est  » dictée par des raisons impératives de sécurité nationale. En effet cette décision est considérée comme une mesure souveraine garantie à l’Algérie conformément à l’Accord de Chicago sur l’aviation civile. A ce registre, quel impact économique et financier aura lieu sur cette décision ?

La fermeture de l’espace aérien face à un pays ou à une compagnie aérienne cela signifie l’interdiction à tout aéronef appartenant au pays ou à la compagnie concernée de survoler l’espace aérien du pays émetteur de la décision, c’est-à-dire la décision aura pour but de protéger sa sécurité nationale de tout acte d’espionnage en utilisant des avions espions civils ou militaires, alors que le but pourrait aussi être de frapper l’économie du pays concerné par cette sanction, et d’infliger de lourdes pertes à la partie visée.

En sus, et en vertu de la décision de fermer l’espace aérien, les appareils marocains deviennent une cible aérienne lorsqu’ils traversent l’espace aérien algérien, cette situation ne fait que perdurer les difficultés internes du Maroc, vu que l’économie marocaine a été touchée de plein fouet à cause d’une politique un peu trop tordue contre l’Algérie.

En outre, les spécialistes, qui estiment le trafic sur l’espace aérien algérien, très peu fréquenté en raison de la Covid-19, relèvent que le surcoût que devra supporter Royal Air Maroc est autrement plus lourd, puisque les 2387 survols du territoire algérien sont loin de la densité réelle du trafic marocain. Depuis le début de la crise sanitaire, ce ne sont que 44 fois que des avions algériens ont emprunté l’espace aérien marocain.

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils traduisent l’énorme impact sur la trésorerie de la compagnie aérienne marocaine, dont le plan de vol devra forcément changer, avec ce que cela suppose en termes de temps de vol et de dépenses supplémentaires en kérosène.

La fermeture de l’espace aérien algérien met le royaume du Maroc dans une situation compliquée et rend plus onéreux tout voyage en direction du Moyen-Orient et même vers l’Afrique de l’Est, puisque l’espace aérien de l’Algérie était, jusqu’à mercredi dernier, emprunté par les avions marocains à destination du Mali, de l’Ethiopie et autres pays de l’est africain.

Rabat peut recourir à la subvention du prix du carburant. Sauf que cette solution n’est pas souhaitable pour un pays qui importe tous ses produits énergétiques. Lesquels voient leurs prix flamber sur le marché international. Il est utile de signaler que le Maroc a annoncé 15 vols seulement qui ont été touchés par la décision de fermeture de l’espace aérien, mais ce nombre ne concerne que les avions volant vers l’Est, alors que la Royal Air Maroc dispose d’un large réseau et il y a des vols qui viennent du sud et passent par le sud-ouest de l’Algérie, ce qui contribue à porter les vols concernés par la décision algérienne à une centaine de vols, et non pas seulement 15 comme ils l’ont annoncé.

En gros, cela signifie que les avions marocains sont désormais contraints de réviser leurs horaires de vol, encourant des pertes de temps, de coût de vol et de kérosène, ce qui entraînera inévitablement une hausse sensible des coûts, mais aussi une perte économique considérable relevant du transport aérien.

M. W.

Lemaghreb.dz, 27/09/2021n