Marocleaks: Rapports de l’Ambassadeur Gabriel sur l’Algérie (09/04/2014)

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ALGÉRIE : RAPPORT DE SITUATION MENSUEL, 31 août 2014

Après avoir purgé plusieurs aides présidentielles en juillet, la présidence a sommairement rejeté Abdelaziz Belkhadem en tant que Ministre d’Etat et Conseiller Spécial auprès du président, et donné des ordres pour son expulsion du FLN, le parti qu’il a dirigé une fois.
En tant que «islamo-conservateur» et critique virulent de la conduite de l’Egypte durant de la crise à Gaza, Belkhadem a peut-être tombé sous le coup de la nouvelle alliance entre Alger et le Caire.
L’axe algéro-égyptien survient en grande partie en réponse à l’effondrement continu de la Libye, ce qui semble également être l’une des raisons du nouveau poids accorde à la DRS dans la structure du pouvoir.

Habilitée par un décret présidentiel rétablissant son service des enquêtes criminelles, la DRS a également repris son rôle de surveillance à la Sonatrach. Abdelhamid Zerguine, remplacé en tant que PDG de la Sonatrach après deux ans et demi de travail, semble avoir été une victime collatérale.

Relations Etrangères

Bien que les responsables, à commencer par le Président Bouteflika continuent de s’accrocher publiquement à la ligne que l’Algérie ne s’ingère pas dans les affaires internes d’autres pays, sa longue doctrine de la non-intervention aurait été discrètement révisée pour permettre des opérations de sécurité transfrontalière s dans la défense des frontières de l’Algérie.

Il est prétendu que le personnel militaire et de renseignement algérien est profondément impliqué dans la Tunisie et la Libye, et il y a eu des allégations selon lesquelles l’État-major a rédigé des plans d’urgence pour les grands raids aériens contre les groupes djihadistes en Libye.

Bien que la plupart des signes pointent dans la direction de l’Egypte et des Emirats Arabes Unis, il existe des allégations selon lesquelles l’armée de l’air algérienne a peut-être été responsable pour deux raids aériens sur des cibles à Tripoli en août.

Alors que la conversation entre Alger et Washington sur la situation en Libye est en cours, les responsables américains ne semblent pas favoriser une intervention militaire externe à ce stade.

Sécurité

L’activité d’AQMI en Algérie a diminué au cours des deux dernières années à des niveaux historiquement bas en raison de multiples facteurs, notamment la réduction du recrutement, l’attrition par les forces de sécurité, et, plus récemment, une scission au sein de ses rangs concernant l’attitude à adopter face à « l’État Islamique » en Irak et Syrie.

Il y a eu un certain nombre d’incidents au long des frontières orientales et méridionales du pays, et un affrontement à proximité de champs de gaz dans la wilaya de Ghardaïa, dans lequel un groupe armé a tenté d’intercepter un convoi de la Sonatrach.

Un groupe d’experts en sécurité de la France, du Japon, des États-Unis, et de l’Italie a visité le sud-est de l’Algérie, à la recherche d’assurances que les frontières et les installations de pétrole et de gaz sont assurées de manière adéquate.

Il semblerait que la police nationale cherche à acquérir des drones pour la sécurisation des installations pétrolières et gazières.

Tendances politiques

Après la mini-purge des collaborateurs présidentiels en juillet, le mois dernier a vu le départ surprise de deux autres hauts fonctionnaires. À la toute fin du mois de juillet, après un peu plus de deux ans et demi à ce poste, Abdelhamid Zerguine a été démis de ses fonctions de PDG de Sonatrach et remplacé par Saïd Sahnoun (jusqu’alors vice-président/Upstream).

Aucune explication officielle n’a été donnée au sujet du licenciement de Zerguine, laissant le champ libre aux spéculations de la presse. Puis, le 26 août, l’agence de presse officielle APS a lâché une bombe politique sous la forme d’une dépêche citant une « source à la Présidence » annonçant que :

Le président Bouteflika a signé un décret mettant fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem en tant que ministre d’État et conseiller spécial du président de la République, ainsi qu’à toutes les activités liées aux structures générales de l’État. Le secrétaire général du FLN a également été contacté afin de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à toutes les fonctions d’Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et l’interdire de participer à toutes ses structures.

Là encore, aucune explication n’a été fournie par l’APS ou sa source à la Présidence pour cette condamnation à mort politique brutale, qui rappelle étrangement l’époque du parti unique.

Étant donné que les ambitions présidentielles de Belkhadem étaient un secret de polichinelle, son brusque licenciement pourrait être considéré comme un autre symptôme des intrigues de palais introverties qui ont coûté leur emploi aux quatre malheureux assistants présidentiels en juillet. Certains hauts responsables du FLN ont suggéré que la tentative infructueuse de Belkhadem de forcer l’entrée de la réunion du Comité central du 24 juin, flanqué de ses gardes du corps ministériels et affirmant qu’il avait été mandaté par le Président pour régler la crise interne du parti, avait tellement irrité le Président et ses plus proches conseillers qu’il a été décidé qu’il devait partir. Mais il est possible qu’il y ait une dimension politique plus importante dans le licenciement soudain de Belkhadem.

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