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L’Opep travaille pour un baril à 65-70 dollars – Pétrole : le juste prix ?

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par A. Maktour
Les barils manquants de la production américaine, toujours affectée par les dégâts occasionnés par l’ouragan Ida, la baisse continue des stocks aux États-Unis et le strict respect des quotas de production de la part des pays engagés dans Opep+ permettent aux prix des deux barils de référence de se maintenir à un niveau qui fait pour le moment les affaires des pays producteurs, malgré quelques frissons lors de la séance d’ouverture de lundi dernier.
Alors que les prix du gaz suscitent les pires inquiétudes, d’autant que la tendance à la hausse risque de s’allonger au fil des mois jusqu’à la période des grands froids, le pétrole lui aussi traverse une séquence qui conforte les producteurs et investisseurs dans l’industrie pétrolière qui se retrouvent à travailler désormais au maintien du prix du baril de Brent autour des 70 dollars, tel que l’expliquait le ministre irakien du Pétrole dans des propos rapportés par Reuters, jeudi. 
Bien qu’en devenir encore, la demande de pétrole a augmenté plus rapidement que prévu et cela s’est logiquement répercuté sur les prix, suscitant des inquiétudes chez les trois grands consommateurs que sont les États-Unis, la Chine et l’Inde d’où les appels, notamment des États-Unis, afin que l’Opep augmente sa production plus rapidement que convenu dans le cadre des accords Opep+. 
Pour l’instant, si l’on doit se fier aux propos du ministre irakien du Pétrole, les 13 membres de l’Opep entendent «juste» éviter que le prix du baril de Brent passe largement autour des 70 dollars en attendant que la production soit rétablie à son niveau d’avant la pandémie, soit vers la fin du premier semestre 2022 selon les projections des pays de l’Opep et leurs alliés dans Opep+.
Si les prix se maintiennent aujourd’hui au-delà de la barre des 70 dollars le baril de Brent, il faut souligner qu’il le doit en partie aux conséquences du passage de l’ouragan Ida. Aux toutes dernières estimations, ce sont plus de 16% de la production du golfe du Mexique, soit 300 000 barils par jour, qui manquent sur le marché. 
Il faudrait rappeler également, comme le faisait jeudi une publication américaine spécialisée, que l’ouragan Ida était responsable de la plus importante perte initiale de production d’or noir dans cette région-clé de l’industrie pétrolière des États-Unis à cause d’un ouragan. Au plus fort de la tempête, la quasi-totalité du pétrole brut du golfe du Mexique a été bloquée. 
La production américaine de pétrole brut est passée de 11,5 millions de bpj avant le passage de l’ouragan Ida à 10 millions de bpj la semaine suivante. Au 14 septembre, l’ouragan Ida avait mis 30 millions de barils de pétrole hors marché au total. 
Une situation à laquelle est venue se greffer l’information selon laquelle, pour la septième semaine de suite, les stocks de pétrole aux États-Unis n’en finissent pas de rétrécir, selon l’Agence américaine de l’information sur l’énergie. Durant la semaine achevée le 17 septembre, les stocks commerciaux ont baissé de 3,5 millions de barils alors qu’il était attendu que cette baisse ne soit que de 2,45 millions de barils.
Des données qui ont fouetté encore un peu plus les prix jusqu’à atteindre, jeudi soir, 77,25 dollars le baril de Brent et 73,30 pour le baril de WTI, soit bien au-dessus du prix souhaité par l’Opep. Le marché se resserre donc et si l’on croit l’explication des stratèges de la banque d’investissement Saxo, cela résulte de « la reprise en cours de la demande et du risque que les prix élevés du gaz aient un effet d’entraînement sur les marchés pétroliers en raison du passage à des carburants autres que le gaz naturel ». 
Une conjoncture qui conforte de nombreux producteurs, à l’instar des trois africains, l’Algérie, le Nigeria et l’Angola. Trois des producteurs de l’Opep qu’une réouverture des vannes n’arrangerait pas, encore plus que les autres pays de l’organisation et leurs alliés dans Opep+. L’Algérie qui, pour le rappeler, attend d’engranger entre 30 et 33 milliards de dollars à la fin de l’exercice pour repartir dans des projets qui lui feraient oublier la mauvaise passe de ces dernières années, notamment celle de l’année dernière dont les effets sur le budget de l’État s’en ressentent à ce jour.
Azedine Maktour

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