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L’imbroglio Abou El Walid Essahraoui et ses accointances contre-nature avec les services français et marocains
Emmanuel Macron, le président français, vient d’annoncer la mort du dirigeant du groupe terroriste ‘Etat Islamique au Grand-Sahara, Adnane Abou El Walid, en affirmant que c’était là ‘une autre grande victoire de notre lutte contre les groupes terroristes du Sahel.
Pour rappel, la France avait annoncé il y a quelques semaines avoir abattu plusieurs hauts dirigeants des groupes terroristes activant au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, suite à une nouvelle stratégie mise en place par la France et les pays associés dans cette opération et consistant à viser les plus grands responsables de ces groupes pour les décapiter et mettre à mal leur organisation.
Mais si les noms de certains responsables des groupes terroristes ont été donnés aussitôt menée l’opération de liquidation, pourquoi avoir attendu plus d’un mois pour annoncer la mort d’Adnane Abou El Walid Essahraoui ? Les analystes avancent le fait que la France ait perdu le marché du siècle avec l’Australie qui a préféré les USA et le Royaume Uni alors que des promesses fermes avaient été données, un marché de fourniture de sous-marins français pour un montant dépassant les 56 milliards d’Euros, et Macron espère tempérer la douleur de cette véritable gifle en faisant cette annonce. Mais cela ne tient nullement la route. Le terroriste est connu pour être près des services secrets de nombreux services secrets, notamment français et marocains, et la France l’aurait sacrifié car sa mort serait bénéfique pour les intérêts de l’hexagone.
Cela nous amène à nous rappeler qu’Abou El Walid est l’un des terroristes les plus recherchés par les services de sécurité algériens car sa participation à l’attentat à la voiture piégée à Tamanrasset, le 3 mars 2012 qui avait fait 23 victimes a été prouvée. Outre cela, c’est lui qui avait annoncé l’exécution du diplomate algérien Tahar Touati qui avait été enlevé de l’ambassade algérienne de Gao au Mali.
Repéré depuis 2011 au sein de groupes terroristes, Abou El Walid, de son vrai nom El Habib Ould Ali, a fait partie de nombreux groupes qui changeaient de dénomination au gré des évènements et des besoins : ‘Mouvement de l’unicité et du djihad’, ‘El Mourabitoune’ ou encore ‘Daech’.
Outre cela, El Sahraoui avait reconnu, sous la bannière du ‘Mouvement de l’Unicité et du Djihad en Afrique’, qui avait fait allégeance à El Qaida et qui était connu pour ses accointances aux services secrets marocains, l’enlèvement des trois citoyens européens des camps du Polisario, avant de reconnaitre, dans une autre opération, l’enlèvement de diplomates occidentaux à Gao dans le Nord du Mali pour demander une rançon de plus de 50 millions d’Euros. Après l’enlèvement des diplomates à Gao, les services secrets algériens et européens ont suivi le parcours d’Abou El Walid, ce qui leur a permis de lever le voile sur une partie de sa vie et de ses accointances.
Grâce aussi aux recherches et aux enquêtes effectuées par les services algériens, il est apparu clair que des pays européens se cachaient derrière le paiement de rançon pour financer le terrorisme au Sahel dans des buts géostratégiques, dont l’encerclement et la menace des pays Nord-Africains qui refusaient de normaliser leurs relations avec l’entité sioniste.
Adnane Abou El Walid Essahraoui est natif de la ville d’El Ayoun, et est aussi connu sous le nom d’El Idrissi Lahbib. Il a rejoint les campements des réfugiés sahraouis au début des années quatre-vingt-dix. Après avoir obtenu son baccalauréat, il s’inscrivit à l’université Mentouri de Constantine où il obtint une licence en sciences sociales. Parlant trois langues (arabe, français, espagnol), il a été responsable au sein de l’organisation de l’Union de la Jeunesse de Rio de Oro, proche du front Polisario.
Après son apparition en octobre 2011 au sein du groupe terroriste ‘Mouvement de l’Unicité et du Djihad en Afrique’ et l’enlèvement de 3 citoyens européens des campements du Front Polisario, Abou El Walid Essahraoui n’a plus donné signe de vie, jusqu’au mois de mai 2012, date à laquelle il est réapparu et qu’il a annoncé que le groupe terroriste auquel il appartient à les mêmes idées que l’organisation El Qaida et qu’il avait fait allégeance à son émir Aimen Eddhawahiri.
En avril 2012, Essahraoui a exigé, au nom du groupe ‘Mouvement de l’Unicité et du Djihad en Afrique’, le paiement d’une rançon de 30 millions d’Euros pour la libération des otages, puis d’une autre rançon d’un montant de 15 millions d’Euros pour la libération des otages enlevés à Gao. D’ailleurs des informations en possession des services de sécurité de différents paient font ressortir que la France est parmi les pays qui ont payé des rançons pour la libération des otages français.
Pour rappel, en 2020, des otages français, maliens, italiens ont été libérés contre la libération de 207 terroristes et le paiement de rançons allant de 6 à 30 millions d’Euros, dans un marché conclu avec le chef du groupe terroriste conduit par Iyad Agh Ghali. Abou El Walid a, en mai 2015, annoncé son allégeance à Abou Bakr El Baghdadi, le chef de Daech.
En juillet 2015, Abou El Wali a été déchu de ses responsabilités à la tête du groupe ‘El Mourabitoune’ qu’il avait intégré quelque temps auparavant, et le remplaça par Mokhtar Belmokhtar, tristement connu en Algérie et ailleurs.
Pourtant, de nombreux rapports de différents services de sécurité affirment que ce sont les services spéciaux marocains qui seraient derrière la planification et l’exécution de l’enlèvement de 3 coopérants étrangers des campements de réfugiés sahraouis à Tindouf. Selon ces rapports, ce sont 7 agents des services secrets marocains qui se sont rendus à Nouakchout en Mauritanie où ils auraient rencontré des contrebandiers activant au Sahel puis se sont déplacés au Mali pour rencontrer ceux qui devaient exécuter l’enlèvement.
Ainsi et après que ces vérités aient été mises à jour, il apparait clair que les services marocains ont manipulé Abou El Walid ‘Essahraoui’ et ont accolé l’épithète ‘Essahraoui’ pour relier son nom au Sahara Occidental dans le but premier de faire admettre à la communauté internationale que le front Polisario était en fait un groupe terroriste et, en deuxième lieu, essayer de faire en sorte que les aides internationales lui soient interdites de la part, surtout, des pays occidentaux.
Enfin, les mêmes rapports font ressortir aussi que le groupe terroriste qui se fait appeler ‘Mouvement de l’Unicité et du Djihad en Afrique’ est une création des services spéciaux marocains pour porter atteinte à la crédibilité du Front Polisario et le classer comme mouvement terroriste et en donnent pour preuve le fait qu’il ait enlevé des volontaires des organisations d’aide internationales (deux espagnols et une italienne) de la région de Rabouni où se trouve le siège de la présidence sahraouie.
A moins qu’il s’agisse d’un suicide dans toute son ampleur, la présidence sahraouie n’aurait jamais commis un tel acte au sein même de la région où se situe son siège, ce qui signifie que le commanditaire de cette opération voudrait discréditer le Front Polisario et le gouvernement sahraoui, mais il a été trop niais pour croire qu’il serait cru par les organisations internationales ou par les Etats, qu’ils soient occidentaux ou non.
Tahar Mansour
La Patrie News, 19/09/2021