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Le Plan d’action du gouvernement, autour duquel tournent les débats à l’Assemblée populaire nationale (APN), semble au-dessus de tout reproche.
Sur papier, le plan en question est presque irréprochable, exception faite de quelques zones d’ombre à clarifier, laissant ainsi peu d’espace aux critiques des députés, qui ont axé leurs interventions sur des généralités, portant sur la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur, l’habitat, l’emploi ou encore l’inévitable épineuse question de la chute du pouvoir d’achat.
Quand on ne cède pas aux louanges pour en dire tout le bien qu’il véhicule, pour l’avenir du pays, on se place sur le chapitre du populisme qui, du reste, provoque des effets contraires à ceux recherchés par les concernés. L’un n’a pas manqué de soulever les problèmes dont pâtissent les zones d’ombre, notamment l’absence de routes, la pénurie d’eau et l’absence d’éclairage public, alors que le dossier en question est défendu avec une détermination sans égale mesure par le président de la République en personne !
Des députés, qui n’auraient rien perçu dans ce plan en matière de lutte contre le dénuement social qui frappe de larges couches de la population, ont appelé à la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour éradiquer la pauvreté et lutter contre l’envolée vertigineuse des prix. Sans aller dans le fond de la question, soit le ciblage des causes qui ont engendré les maux et le remède proposé.
Ou compte-t-on sur la mise en place de mesures sociales aléatoires qui viseraient à calmer les ventres, beaucoup plus du ressort du mouvement associatif ? Quand tout passe par l’investissement et la création d’emploi, ou encore l’arrêt de la dévaluation du dinar et la révision de cette politique qui a bloqué l’importation, avec des conséquences inévitables sur les prix de certains produits, il serait vain de se laisser aller au verbiage inutile.
Et il y en a des députés qui ont appelé à la création d’une commission d’inspection ministérielle chargée du suivi de la mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement (PAG) afin d’éviter le laisser-aller et l’arrêt des projets à l’origine de la perte de la confiance du citoyen. Quel serait alors le rôle des députés de l’Assemblée si ce n’est le contrôle de l’action du gouvernement et le suivi de l’exécution de son programme ? Et si on devait procéder à la création d’une commission ministérielle pour ce faire, comment pourrait-elle arriver à contrôler sa propre action ?!
D’autres interventions sur les moyens de récupération de l’argent public volé, la distribution du logement social, ou encore le cafouillage des députés autour de la hausse des salaires, restent d’un niveau très en deçà des espoirs.
Mais loin de ce débat, députés et gouvernement ne doivent pas ignorer qu’il y a le peuple qui regarde et qui attend des solutions à ses problèmes.
Les députés peuvent bien approuver ce plan d’action du gouvernement, il resterait encore à convaincre les citoyens de son efficacité sur le terrain. Car, aucune éloquence du verbe ne peut se mesurer aux résultats concrets.
Abdelkrim Zerzouri
Le Quotidien d’Oran, 16/09/2021