Algérie : Château de cartes

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L’Algérie aborde la rentrée sociale dans un contexte quelque peu mitigé. En effet, autant des Algériens pestent contre la hausse des prix et la baisse visible de leur pouvoir d’achat, autant d’autres citoyens et ils sont des dizaines de milliers, chaque mois, à afficher une satisfaction certaine. Et pour cause, de très nombreux mal logés ont eu leurs nouvelles habitations.

D’autres dizaines de milliers attendent avec une pointe d’impatience de sortir du cauchemar des bidonvilles et des loyers onéreux dans le courant du mois de novembre prochain. Cet immense acquis de la société algérienne colore l’action du gouvernement durant l’exercice de cette année finissante de la couleur de l’optimisme.

Et pour cause, cet effort inégalé qui a consisté à réaliser tant de logements est intervenu dans un contexte économique morose. C’est d’ailleurs tout le sens d’un acquis irréversible. Et ce n’est pas le seul que les Algérien ont bien raison de vouloir conserver.

Pour ne pas faire marche arrière, il est essentiel de conforter tous les acquis sociaux, économiques et culturels de l’Algérie. Il ne faut pas croire que la carte Chiffa et sa généralisation, qui a été une grande réalisation, ne puisse pas être remise en cause. Ou que le principe d’une allocation chômage décidé par le président de la République ne soit pas d’une manière ou d’une autre freiner par Dieu sait quel sombre bureaucrate.

Il est impératif de considérer que tout est sujet à régression, d’autant plus que toutes ces réalisations sont le fruit d’une manne pétrolière, peut être bien orientée, mais qui demeure tout de même une ressource que nous ne maîtrisons pas.

Et comment donc conforter tous les acquis ? La réponse est très simple, en fait. Il suffit de fructifier tout cet investissement en rendant d’une manière ou d’une autre les Algériens responsables de leur devenir.

En un mot comme en mille, 2022 qui est aux portes devrait être l’année de la consolidation de la citoyenneté. Il faut amener les Algériens à s’approprier leurs usines, leurs produits manufacturés, leurs acquis sociaux à l’image d’une sécurité sociale qui passe pour être l’une des meilleurs au monde, leur conquête culturelle à travers les multitudes de festivals qu’il va falloir trouver des moyens de financement autre que gouvernementaux.

Cela pour dire que si la citoyenneté n’est pas au rendez-vous dans un proche avenir, l’Algérie de 2022 est un château de cartes.

Par Nabil G.

Ouest Tribune, 14/09/2021

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