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L’Algérie et le Niger entendent redynamiser tous les mécanismes de coopération et engager des consultations sur le gazoduc Trans-saharien (Nigal).
Ce gazoduc, qui relie le Nigéria à l’Algérie, traverse le Niger du sud au nord pour transporter du gaz naturel vers l’Europe occidentale. Il s’étend sur plus de 4100 km entre Warri, au sud du Nigéria, et Hassi R’mel, en Algérie. Il aura une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes. La société nigérienne du pétrole détient 10 % dans ce gazoduc, les 90 % restants sont partagés par la Sonatrach et la Nigerian National Petroleum Corporation(NNPC).
« L’objectif est de mettre à disposition de l’Europe du gaz canalisé nigérian. La viabilité technique et commerciale de ce projet est cependant étudiée à travers une étude de faisabilité réalisée par un consultant pour le compte de la NNPC et de la Sonatrach », précise la NNPC sur son site.
En visite de travail à Niamey, les 5 et 6 septembre 2021, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a abordé ce projet avec son homologue nigérien, Massoudou Hassoumi, lors d’une séance consacrée, selon l’APS, à un examen exhaustif de l’État des relations bilatérales et à la projection de projets communs « dans le contexte de la mise en oeuvre des orientations des deux chefs d’État ». Relance du projet du bloc Kafra Selon l’Agence nigérienne de presse (ANP), les deux parties ont convenu d’approfondir les consultations sur le questions du pétrole et de l’énergie, notamment le projet de gazoduc transsaharien, lors de la prochaine visite du ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab au Niger en cours de ce mois de septembre.
Alger et Niamey se sont entendus aussi pour relancer le projet du bloc Kafra au nord du Niger. « Il existe des perspectives favorables pour permettre à Sipex de poursuivre ses activités et de passer à la phase de l’exploitation le plus rapidement possible », est-il précisé. Sipex, filiale internationale de Sonatrach, a annoncé, en 2018, la découverte d’hydrocarbures après le forage du premier puits d’exploration KAFRA-1 (KFR-1) dont le contrat a été signé en 2005.
À l’ordre du jour également, selon les médias nigériens, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la migration, la santé et la formation professionnelle. Alger et Niamey ont décidé de réactiver les mécanismes bilatéraux, comme la grande Commission mixte et le Comité Bilatéral Frontalier (CBF).
Examen de la situation des migrants nigériens en Algérie
Les deux pays ont, d’après l’ANP, convenu d’examiner la situation des migrants nigériens travaillant en Algérie dans le cadre des consultations prochaines « qui auront lieu entre les deux ministres chargés de l’Intérieur ». « Il faut à présent travailler d’arrache pied, en synérgie, pour réaliser les objectifs que nous nous sommes assignés. Nous avons ensemble cette volonté.
Et nous avons ensemble la capacité de faire franchir à ce partenariat stratégique algéro-nigérien une étape qualitative décisive pour le projeter dans l’avenir et pour le hisser au niveau du destin commun de nos deux peuples frères et voisins », a déclaré Ramtane Lamamra lors d’une conférence de presse. Massoudou Hassoumi a salué « la relation stratégique avec un grand voisin » et a qualifié d’exemplaire la coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays. Il a rappelé la réunion à Alger de la commission militaire mixte du 24 au 26 août 2021. « Les deux pays se sont engagés à faire face ensemble aux multiples défis sécuritaires en particuliers dans la région du Sahel », a-t-il dit. Discussions sur la situation en Libye et au Mali
Ramtane Lamamra a été reçu par le Président nigérien Mohamed Bazoum et le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Selon l’APS, l’audience a donné lieu à un échange sur la situation dans la bande sahélo-saharienne marquée par « la recrudescence de la menace terroriste et les voies et moyens susceptibles de renforcer les réponses qui y sont apportées aux niveaux régional et continental ».
Les crises en Libye et au Mali ont été également abordées. « Les échanges ont été marqués par une large convergence des vues et une volonté commune d’oeuvrer au renforcement de la tradition de consultations et de coordination sur toutes les questions d’intérêt commun entre les deux pays », est-il précisé.
Condamnation du coup de force en Guinée
Selon l’Office de Radiodiffusion Télévision du Niger (ORTN), les deux ministres ont condamné « le coup de force » en Guinée. Les forces spéciales guinéennes ont, pour rappel, pris le contrôle du palais Présidentiel, dimanche 5 septembre, arrêté le président Alpha Condé et décidé de dissoudre les institutions et la Constitution. « C’est au sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) d’Alger, en juillet 1999, que les chefs d’États africains ont adopté pour la première ois le principe de la prohibition des changements anti Constitutionnels des gouvernements.
Par la suite, cette doctrine s’est développée au point où au niveau de l’Union africaine il y a un régime de sanctions contre les pays où se déroulent des changements anti Constitutionnels de gouvernements tels que qualifiés par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine », a déclaré Ramtane Lamamra. La visite du chef de la diplomatie algérienne à Niamey fait suite à celle effectuée en Algérie par le Président du Niger en juillet 2021.
Lors de cette visite, Alger et Niger ont annoncé la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays restée fermée pendant presque deux ans. L’Algérie et le Niger partagent une frontière de 958 km.
Par : RIAD EL HADI
Le Midi Libre, 08/09/2021
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