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par El-Houari Dilmi
«La diplomatie est l’art de parler sans blesser pour garder ses amis», disait je ne sais quel esprit éclairé. Depuis son arrivée à la tête de l’Etat, Tebboune a repris en main sa première attribution régalienne et chasse gardée: la politique étrangère.
Le dernier mouvement opéré dans le corps des chefs de postes diplomatiques et consulaires traduit la volonté clairement affichée du président de redéployer l’action diplomatique de l’Algérie, connue pour son efficience et son prestige partout dans le monde. Mais c’est la nomination d’un véritable commando aux affaires étrangères, composé de sept envoyés spéciaux, qui semble constituer la nouvelle doxa diplomatique du pays.
Pour Amar Belhimer, ministre de la Communication, «la grande expérience dont jouissent ces cadres leur permettra de présenter un accompagnement bénéfique et global au ministre des affaires étrangères, notamment en matière d’analyse et de prévention dans le cadre de la voie tracée par le président de la république pour mettre en place une diplomatie réellement dynamique et de prévention, surtout pour ce qui est des grands dossiers régionaux et internationaux, ce qui confortera l’Algérie dans son rôle de puissance médiatrice qui apporte la paix, la stabilité et la sécurité».
Il faut dire que jusque-là, les diplomates algériens en poste dans les différentes capitales à l’étranger n’ont presque jamais rien apporté de positif au pays, tant la fonction d’ambassadeur ou même de consul a toujours été prise sous le prisme du «parachute doré» pour service rendu ou de «sanction positive» pour ceux qui deviennent encombrants ou «opposants» de l’intérieur de la sphère du pouvoir.
La posture, peu enviable, dans laquelle se trouve l’Algérie, confrontée à des enjeux majeurs géopolitiques et géostratégiques, fait du rôle du commando nommé aux Affaires étrangères une véritable Task force pour d’abord redorer l’image du pays à l’international, surtout en matière de diplomatie économique tant le pays a besoin de la ressource étrangère pour développer son savoir-faire et booster son formidable potentiel de développement.
L’art de la diplomatie n’est pas aussi un autre moyen de désarmer ses ennemis pour en faire des amis ? C’est le mouvement qui crée l’immobilisme en Algérie», avait déclaré, avec beaucoup d’à-propos, un ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, en référence à la peur qui prenait à la gorge les ambassadeurs la veille de chaque mouvement opéré par la chancellerie.
Le Quotidien d’Oran, 08/09/2021