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Le 30ème anniversaire du cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc, revient cette année en pleine guerre au Sahara Occidental, territoire non autonome, en attente de décolonisation. Il y a de cela 30 ans, l’accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 6 septembre 1991, mettant fin à un conflit militaire de plus de seize ans entre le Front Polisario qui milite pour l’indépendance de la dernière colonie d’Afrique et le Maroc.
Depuis, le Conseil de sécurité de l’ONU a régulièrement réaffirmé que les accords militaires conclus avec la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) concernant le cessez-le-feu devaient être pleinement respectés.
La trêve a duré 29 ans avant d’être rompue le 13 novembre 2020 par le Maroc. Des forces marocaines ont agressé des civils sahraouis venant réclamer la fermeture d’une brèche illégale érigée dans la zone tampon d’El Guerguerat en violation de l’accord de cessez-le-feu.
L’agression d’El Guerguerat qui n’était, selon les responsables sahraouis, que le paroxysme de l’entêtement du Maroc et sa défiance pour la communauté internationale durant près de trente ans, a replongé le territoire sahraoui dans une guerre s’avérant au fil des mois largement en défaveur du Maroc, et ce, sur tous les plans.
L’attaque contre des civils a soulevé une vague d’indignation à l’international et suscité une mobilisation internationale aux côtés du peuple sahraoui, dénudant le régime de Rabat, et faisant davantage écho à la juste cause sahraouie, dont l’élan de solidarité se poursuit à ce jour.
Outre la défaite sur le plan diplomatique, le Maroc subit au quotidien depuis le 13 novembre de l’année dernière des pertes humaines et matérielles infligées par l’armée sahraouie.
Le Maroc a violé tous les termes de l’accord
Pour tenir le coup et rechercher un éventuel soutien, le régime marocain a trahi son propre peuple en allant normaliser ses relations avec Israël, ignorant le profond attachement des Marocains au triomphe de la cause palestinienne qui est également celle de la nation musulmane.
Avant la violation militaire du cessez-le- feu, le Maroc n’aura respecté durant près de 30 ans aucun des termes de l’accord du cessez-le-feu. Il a tout fait pour torpiller les efforts de l’ONU à travers sa mission (Minurso) chargée de veiller sur le respect du cessez-le feu et d’organiser un référendum d’autodétermination.
Il a, dans ce sens saboté le processus de recensement et d’établissement des listes des électeurs sahraouis en vue d’un référendum. Le processus de recensement est, en raison des agissements du Maroc, au point mort depuis 2004.
Le Mandat de la Minurso, renouvelé tous les ans depuis 1991, arrivera à échéance le 31 octobre de l’année en cours. Le Maroc est, en outre, de l’avis de tous les observateurs, le principal obstacle à l’aboutissement des efforts des différents émissaires de l’ONU, en ignorant leurs propositions pour la paix au Sahara occidental.
Durant ces dernières années, il est à l’origine même du retard accusé dans la désignation d’un nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, et ce, depuis la démission du dernier émissaire Horst Kohler en 2019.
Par ailleurs, profitant du silence de l’ONU et de l’appui de certains pays, le Maroc a exploité illégalement des richesses naturelles et marines relevant de ce territoire non autonome. Le Sahara occidental est un territoire très riche en phosphates et en ressources halieutiques.
Sur le plan du respect des libertés, le Maroc a usé des pires méthodes pour réprimer les sahraouis des territoires occupés et les priver de leurs droits.
M. B.
Le Courrier d’Algérie, 07/09/2021