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Il a été nommé envoyé spécial chargé du Sahara Occidental et du Maghreb : Amar Belani, le diplomate que le Makhzen redoute
Par Meriem Maram Houali
Son départ du poste d’ambassadeur d’Algérie dans la capitale européenne Bruxelles, en septembre 2020, avait été applaudi par la presse marocaine.
«Amar Belani n’est plus ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, ni auprès de l’Union européenne. Ses écrits et autres envolées verbales contre le Maroc n’ont finalement pas permis à cet ambassadeur de se maintenir à son poste. Une sanction terrible qui risque de pousser l’intéressé au hrig », écrivait à ce sujet le site Le360.ma, un média proche du palais royal.
La jubilation du Makhzen et ses relais n’a été que de courte durée. Amar Belani, vient d’être nommé envoyé spécial chargé du Sahara Occidental et du Maghreb, par le Président de la République dans le souci de redynamiser davantage la diplomatie algérienne, deux dossiers que l’ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères maîtrise parfaitement.
« Sa présence pendant six ans à Bruxelles, où se jouait une partie du conflit, et non loin de Luxembourg qui abrite le siège de la Cour de justice européenne, l’a amené à s’exprimer régulièrement sur le dossier, dans un style qui tranche parfois avec la réserve diplomatique. Sur la question précise du conflit au Sahara occidental, il est considéré comme un partisan de la ligne dure vis-à-vis du Maroc et défenseur acharné de la position de l’Algérie et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », témoignent des confrères.
Tout au long de ces longues années d’exercice au sein de la diplomatie, Amar Belani, s’est en effet forgé la réputation de l’ambassadeur « bête noire des Marocains » et sa désignation à ce même poste d’envoyé spécial dans ce contexte de rupture par l’Algérie de ses relations diplomatiques avec le Maroc, ne serait assurément pas du goût des Marocains qui redoutent, outre son expérience, sa maîtrise du dossier du Sahara occidental et son verbe acéré. Il s’est d’ailleurs dit opposé à une quelconque réconciliation avec notre voisin de l’Ouest.
« Il n’y aura ni médiation ni arrangement avec le Maroc », a-t-il déclaré le 06 août à TSA.
« L’hostilité historique du Maroc envers l’Algérie est mise à nu, notamment à travers l’intensification des mensonges et manœuvres pour diaboliser l’Algérie devant l’opinion publique internationale », affirmait-il dans sa mise au point, en réaction aux déclarations du chef du Gouvernement marocain, Saad Eddine El-Othmani, qui a tenté de justifier la grave dérive de l’ambassadeur du Royaume à New York en affirmant que la note verbale présentée par ce dernier «n’était pas une position politique, mais une réaction dialectique».
« L’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, n’a pas fait de déclarations ni prononcé de discours sur le prétendu «droit à l’autodétermination du peuple kabyle», mais a présenté une «note verbale officielle» à ce propos «qui engage le roi et toutes les institutions de l’Etat marocain», avait-il précisé.
Ce n’est pas la première fois que AmarBelani recadre les Marocains. En février 2013, alors porte-parole du ministère des Affaires étrangères, il avait rappelé à l’ordre l’ancien chef du gouvernement marocain AbdelilahBenkirane qui, face aux médias français RFI, TV5 et le Monde, était venu étaler ses « connaissances » sur la guerre au Mali et sur le du dossier du Sahara Occidental.
«Cette vision des problèmes» (celle de Benkirane) qui se pose au niveau de la région «est non seulement réductrice mais elle se fonde sur une argumentation spécieuse et une causalité artificielle. Je ne reviendrai pas sur la genèse de la crise malienne, elle est connue de tout le monde. Mais s’agissant de la question du Sahara Occidental, et quitte à le répéter indéfiniment, cette question n’a pas de dimension bilatérale et elle ne relève d’aucune soit-disant ancienne logique.
Elle relève de la seule responsabilité des Nations Unies et tout le monde sait, et nos frères marocains les premiers, que la question du Sahara Occidental est inscrite depuis fort longtemps sur les tablettes de l’ONU au titre des 16 territoires non autonomes dont le processus de décolonisation», avait-il en effet réagit aux propos de l’islamiste Benkirane.
Combien de fois faudrait-il rappeler aux Marocains, « l’attachement» de l’Algérie à l’application «ferme» de la doctrine des Nations Unies en matière de décolonisation et son soutien aux efforts de la communauté internationale en vue de la promotion d’une solution fondée sur «l’autodétermination du peuple sahraoui» ? Autant de fois qu’il le faudra.
M.M.H
La Patrie News, 05/09/2021
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