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Le royaume du Maroc ne s’attendait pas à une réaction aussi forte que réfléchie de son voisin qu’il n’a pas cessé d’attaquer par tous les moyens même les plus déloyaux.
Le silence d’Alger ne signifie pas une quelconque peur mais une indifférence pour cette mouche du coche qui s’agite et perturbe un train en marche.
La patience d’Alger a aussi ses limites surtout quand on touche à sa dignité, à la nation et à l’intégrité territoriale. C’est ce qui est arrivé, et que le Maroc regrette, aujourd’hui, amèrement de s’être livré aux mains expertes en manipulations sordides de certains mercenaires de la politique.
Le royaume est le grand perdant de cette rupture des relations diplomatiques mûrement réfléchie et donc assumée après que le ministre algérien des Affaires étrangères a rendu publics toutes les agressions et les coups fourrés que le pays a eu à subir depuis son indépendance.
Prenons à titre indicatif deux exemples sur ce que ce pays aura à perdre.
Le royaume compte environ 300 000 ressortissants installés en Algérie dont près de 15% sont en situation irrégulière donc candidats à l’expulsion.
Le gaz algérien destiné à l’Espagne ne passera plus par ce voisin qui engrange des royalties évaluées à un million de mètres cubes de gaz par jour, ce qui équivaut à la moitié des besoins de la consommation domestique marocaine. Il va sans dire que les infrastructures mises en place n’auront plus raison d’exister.
Le Makhzen a joué et perdu en mettant, à chaque fois, la barre plus haut jusqu’à ce que l’Algérie siffle la fin du match, en rompant les relations diplomatiques. Les conseillers du roi, officiels ou d’officine, n’ont pas vu le coup venir aussi puissant et soupesé.
Les réactions officielles de plusieurs pays ont été enregistrées avec ces deux appels téléphoniques des ministres des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite et de l’Égypte à leur homologue algérien.
Certainement pour calmer la tension dans la région, ils voulaient jouer les pompiers. Un geste de bonne volonté qui a dû être apprécié à sa juste valeur. Mais qu’en pensent le roi et le Makhzen qui observent un silence assourdissant ?
À trop jouer avec le feu, on finit par se brûler.
Liberté, 29/08/2021
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