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Tout dépendra des conditions de mobilisation des ressources internes et externes
Dans le contexte économique fragile, les perspectives de l’économie nationale ont un besoin urgent de visibilité, de remodelage et de levée des contraintes. C’est un constat unanime que révèle le débat actuel. C’est dire la nécessité d’utiliser l’ensemble des capacités en vue d’accélérer le développement économique et de satisfaire les besoins du pays et du citoyen.
Cela implique une nouvelle vision à cet effort de développement à chacune de ses étapes à l’effet d’une part, de faire ressortir les points forts et les points faibles et d’autre part, tracer les perspectives du développement futur à la lumière des contraintes et des exigences révélées par la présente conjoncture. Une démarche permanente qui exige impérativement une évaluation périodique aux plans économique et social et d’adaptation continue à l’ensemble du développement. Une évaluation objective et rationnelle du développement économique et social à réaliser rapidement dans les domaines de l’industrie, l’agriculture, le tourisme, l’aménagement du territoire, les infrastructures, les secteurs à caractère socio-éducatif.
Il s’agit à travers cette stratégie de donner sous forme de synthèse et pour chacun des domaines retenus, une vision globale des perspectives de développement économique et social, soit la nécessité d’adapter les moyens, les mécanismes et les objectifs et de mobiliser toutes les énergies et potentialités nationales pour y faire face, par les propres moyens du pays, le compter-sur-soi, aux exigences du futur.
Cette stratégie appelle également à l’utilisation de techniques et d’approches scientifiques en conformité avec l’évolution des techniques de la planification et des systèmes de gestion économique dans le monde. Les perspectives à définir pour la phase actuelle sont susceptibles de renforcer les aspects positifs de développement et de prendre en charge les insuffisances constatées.
Au regard des retombées de la chute du prix du pétrole, de la crise sanitaire du coronavirus (Covid-19) sur l’économie nationale et sur le quotidien social du citoyen, la planification ne peut demeurer en marge de l’évolution de ces techniques qu’elle doit, en permanence, acquérir et adapter pour la mise en œuvre et l’approfondissement des mesures visant à parfaire la restructuration de l’économie nationale. Un effort est également à faire pour obtenir une meilleure efficacité des investissements.
En effet, le rapport entre l’augmentation de la production et les investissements reste jusqu’à présent trop faible. Il faut reconnaître également que bien qu’il ait beaucoup baissé, le taux d’ouverture de l’économie nationale sur l’extérieur (importations plus exportations-production) fait que l’économie reste doublement vulnérable : toute baisse des exportations a un effet immédiat et amplifié sur la production, la part des exportations hydrocarbures dans le volume global des exportations reste trop élevée.
La restructuration de la politique économique et sociale dans le futur immédiat devra tenir compte d’un paramètre essentiel : les ressources tirées des hydrocarbures ne connaîtront probablement pas d’évolution notable durant les prochaines années. En effet, les données actuelles et prévisibles de persistance de la crise économique mondiale, de croissance modérée de la demande d’hydrocarbures, d’organisation méthodique par les pays du Nord d’une situation d’excédent d’offre d’hydrocarbures par rapport à la demande ,de faiblesse de la cohésion des pays producteurs de pétrole aux intérêts parfois divergents, font que le marché pétrolier connaîtra des perturbations qui exerceront des pressions à la baisse sur les prix des hydrocarbures.
Dans ces conditions, la dynamique de l’économie nationale ne pourra provenir que d’une mobilisation de ses propres potentialités, dans des conditions d’efficacité nettement améliorées, garantissant une couverture satisfaisante des besoins essentiels. L’arbitrage entre la satisfaction des différentes composantes de la demande sociale au profit de l’emploi considéré comme prioritaire, implique nécessairement le maintien d’un taux d’accumulation élevé. Aussi, l’allocation des ressources disponibles devra-t-elle être organisée de manière à favoriser l’investissement productif, qui permet d’obtenir des ressources extérieures à même d’assurer des niveaux de consommation compatibles avec l’évolution probable des ressources, des revenus et de l’épargne. En effet, il convient de souligner que l’évolution de la consommation et d’une manière générale le niveau de prise en charge des besoins sociaux vont dépendre des efforts et des progrès qui seront réalisés dans le domaine de la production et des conditions de mobilisation des ressources internes et extérieures.
Dans ces conditions, la croissance économique devra être soutenue et se faire à un coût moindre en devises. Au-delà de la phase de relance économique et sociale, la phase de rétablissement des équilibres macro-économiques et de réajustement des principaux paramètres économiques d’une part, et d’amélioration des conditions de réorganisation et de gestion de l’économie d’une part, la croissance selon les experts devra retrouver des rythmes de croissance de l’ordre de 7, 5 % par an. Une telle performance pour qu’elle soit atteinte dans un environnement international pour le moins difficile, implique des progrès importants en matière d’efficacité globale de l’économie, de respect des normes arrêtées, de développement des initiatives et d’élargissement du capital humain du développement.
B. C.
Le Maghreb