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Représentations juridiques de l’Algérie auprès de l’Espagne et de la Turquie, sur les traves de 90 millions de dollars
– Le Ministère Public du Conseil Judiciaire d’Oran a initié des procédures de représentation judiciaire dans 3 affaires, pour demander aux tribunaux espagnols et turcs d’obtenir l’assistance judiciaire concernant des informations officielles et précises sur des sociétés étrangères exportant des équipements qui sont entrés en Algérie sous le nom de sociétés fictives, plus précisément par le port d’Oran (ouest de l’Algérie), comme couverture pour la contrebande de devises vers l’étranger, plus précisément dans les pays où ces institutions étrangères sont situées.
– Une source informée a confié à « Echorouk » que les mesures de représentation judiciaire ont été officiellement notifiées aux tribunaux des deux pays mentionnés, dans l’intention de bénéficier de preuves suffisantes dans les affaires de corruption sur lesquelles l’Office central pour la répression de la corruption et le Conseil judiciaire d’Oran ont travaillé depuis septembre 2018 jusqu’à présent.
La source a souligné que les affaires dont sont saisies les instances du Conseil judiciaire, notamment le Pôle pénal spécialisé, ont toutes été transférées par la Cellule de traitement de l’information financière à travers son antenne d’Oran, il y a deux ans, concernant trois dossiers liés à des soupçons de blanchiment d’argent, après que des soupçons aient été divulgués à des banques publiques et privées, à la Direction des douanes, et à la Banque d’Algérie. Il s’agit de trois dossiers relatifs à des règlements suspects avec des banques publiques et étrangères opérant en Algérie, et il a été confirmé que des cas ont été transmis à la justice, et que des demandes officielles ont été déposées auprès de tribunaux étrangers pour obtenir des informations précises sur les règlements, dont la plupart concernent des importations d’équipements qui ont eu lieu par l’intermédiaire d’agences bancaires.
– Les données pertinentes en possession d' »Echorouk » confirment que la plupart des personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires de corruption sont installées hors du pays, et très probablement sur les terres espagnoles et turques, où au moins 14 personnes, dont des importateurs algériens et étrangers, sont poursuivies en justice dans le même dossier. Il s’agit d’anciens fournisseurs et agents de transit, avant qu’ils ne soient dépouillés de la même qualité, ainsi que d’agents et d’employés d’institutions publiques, et il a été constaté que les délégations judiciaires envoyées par les autorités judiciaires dans les deux pays mentionnés s’inscrivent dans le cadre d’une vaste opération de l’État visant à récupérer l’argent et les biens de la contrebande sous le nom de « commerce extérieur ».
– La source a également souligné que les dossiers sur lesquels la justice enquête sont considérés comme « doute certain », et qu’ils viennent en continuité d’une liste de pas moins de 10 dossiers précédents, remis en 2017 à la justice d’Oran concernant la contrebande de fonds à l’étranger, et qui ont été traités par les tribunaux correctionnels du Pôle, et leur ont infligé des peines presque lourdes dont 5 ans de prison ferme à l’encontre de plus de 85 prévenus, dont des importateurs de « Taïwan », des douaniers, des agents de transit, des responsables de banques publiques et privées, certains cadres de l’agence « Andi », des trafiquants de drogue de la catégorie des « barons », et des hommes de sécurité à la retraite qui étaient impliqués dans la contrebande d’argent.
– Les chiffres obtenus par Echorouk confirment que les rapports confidentiels complétés par la Direction régionale des douanes d’Oran, joints aux rapports de la Direction générale des impôts et de la Banque d’Algérie, révèlent que l’argent passé en contrebande à l’étranger et vers les banques étrangères durant la période entre 2016/2019 dépasse environ 90 millions de dollars.
L’obtention de cette somme d’argent qui a pris le chemin de l’étranger de manière tordue, est due à des protocoles d’accord et à l’échange d’informations par les autorités algériennes avec des pays étrangers tels que l’Espagne, la Turquie, Dubaï et certains pays du Moyen-Orient et d’Asie.
– Des sources proches de l’enquête sur les affaires en possession de la justice d’Oran ont indiqué que la plupart des charges qui pèsent sur des dizaines d’accusés, dont la plupart sont des propriétaires de faux établissements d’importation, des agents de transit et des cadres dans diverses institutions publiques, se limitent à la non-déclaration de soupçon de transfert de fonds à l’étranger, à l’instar des banques publiques.
– Les informations dont nous disposons montrent que les mesures de représentation judiciaire dans ces affaires, dont les bureaux d’enquête du Conseil judiciaire d’Oran continuent d’approfondir les recherches, nous permettront d’obtenir des données suffisantes sur les entreprises espagnoles, turques et même émiraties qui exportent des équipements de qualité inférieure et gonflés avec des factures très imaginaires qui ne reflètent pas la réalité des opérations commerciales.
– Plusieurs institutions bancaires à l’étranger ayant des soldes suspects de clients recherchés par la justice algérienne ont été mentionnées dans des rapports officiels faisant l’objet d’une enquête, notamment le pôle pénal spécialisé d’Oran, dont « Seville Asturias » et « La Caisca Bank » à Barcelone, qui pratique une activité financière indirecte, selon des documents divulgués à la justice algérienne, en plus du groupe espagnol « Santander », qui comprend un réseau d’institutions financières marocaines et algériennes et divers pays d’Afrique du Nord, et la banque française « Crédit Agricole », ainsi que des banques en Turquie, qui ont reçu auparavant près de 5 démarches judiciaires de la part de la justice algérienne pour lui fournir des informations sur les entreprises étrangères qui ont une présence en Algérie, en coopération avec des concessionnaires algériens recherchés au niveau du pouvoir judiciaire.
Echourouk online, 22/08/2021
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