L’Union européenne (UE) et la Mauritanie ont conclu un nouvel accord de pêche qui maintiendra les possibilités de capture de la flotte pour l’Espagne, « une excellente nouvelle », selon le ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation, Luis Planas.
L’accord, qui durera cinq ans, offre des permis à 68 navires d’Andalousie, des îles Canaries, de Galice et du Pays basque.
Le ministre a rappelé que l’Espagne est le premier bénéficiaire de l’accord avec la Mauritanie et a félicité la Commission européenne (CE) pour son renouvellement.
Il a également souligné que la flotte maintient ses possibilités de pêche par rapport à l’accord précédent et que celui-ci entrera en vigueur le 15 novembre, lorsque la prolongation de l’accord actuel expirera.
Planas s’est rendu en Mauritanie en mars 2020, avant la pandémie, pour discuter avec les autorités mauritaniennes et contribuer à un compromis, bien que dans ces accords, ce soit la CE qui négocie au nom de l’UE avec les pays tiers.
Comme l’a expliqué le ministère dans un communiqué, l’accord bénéficiera à un maximum de 68 navires espagnols, ce qui signifie « toutes les possibilités de pêche du protocole précédent, avec quelques améliorations techniques ».
L’accord avec la Mauritanie est le plus important accord de pêche de l’UE et doit encore être ratifié par les deux parties, mais il sera appliqué provisoirement à partir du 15 novembre, date à laquelle la prorogation du protocole actuel prend fin.
En contrepartie, il prévoit une contribution financière de l’UE à la Mauritanie de 62 millions d’euros pour les deux premières années, et une révision à partir de la troisième année pour l’aligner sur les possibilités de capture utilisées lors des saisons précédentes.
Les redevances à payer par les armateurs sont augmentées de 5% en moyenne, avec des ajustements pour refléter le prix du marché pour les différentes espèces.
Par catégorie, le nouvel accord offre des possibilités de pêche de 5 000 tonnes par an pour les navires conchylicoles, et jusqu’à 25 licences simultanées dans ce mode, qui seront entièrement utilisées par la flotte espagnole à Huelva.
Les navires de pêche au merlu frais auront des possibilités de pêche pour un volume de 6 000 tonnes et quatre chalutiers galiciens ; les licences pour les palangriers de fond qui n’étaient pas utilisées dans l’accord précédent sont éliminées et la rétention de calmars, de crustacés et d’huile de foie sera également autorisée.
Pour les chalutiers congélateurs, les possibilités seront de 3 500 tonnes de merlu, 1 450 tonnes de calmar et 600 tonnes de seiche, avec 6 licences, toutes destinées à des navires ayant un port d’attache aux îles Canaries.
Pour les espèces démersales autres que la légine australe, il y aura 3 000 tonnes de possibilités de capture et cette catégorie sera la seule pour laquelle la redevance n’augmentera pas, restant à 105 euros par tonne ; six palangriers galiciens qui pêchent la légine fraîche en bénéficieront.
Les thoniers senneurs congélateurs maintiennent un tonnage de référence de 12 500 tonnes, avec des augmentations progressives de la redevance, qui passe de 70 à 80 ¤ par tonne actuellement ; cette catégorie concerne 10 navires congélateurs basques et 2 galiciens.
L’accord offre des possibilités de pêche à 15 thoniers canneurs et palangriers de surface, avec un tonnage de référence de 7 500 tonnes, dont 14 sont espagnols (7 basques et le reste galicien et andalou).
Pour la flotte de chalutiers congélateurs pélagiques (sardine, maquereau ou chinchard), l’accord permet la capture de 225 000 tonnes de tonnage de référence et bénéficie principalement aux navires du nord de l’UE, tandis que l’Espagne profitera d’une licence grâce à une cession temporaire de la Pologne et demandera également l’attribution des possibilités dont disposait le Royaume-Uni avant le Brexit.
Pêcheurs satisfaits sauf les pêcheurs des fruits de mer andalous
L’association d’armateurs Cepesca a apprécié l’accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et la Mauritanie, qui permettra aux pêcheurs de continuer à pêcher dans les zones de pêche nord-africaines, bien que la flotte andalouse de coquillages soit moins avantagée et « moins satisfaite », car elle devra payer plus de droits et n’a obtenu aucune amélioration.
Le secrétaire général du Cepesca, Javier Garat, a réagi de la sorte, dans des déclarations à l’Efeagro, sur le renouvellement du protocole de pêche, pour cinq ans.
Selon lui, l’accord est une « bonne nouvelle », car il empêchera la flotte de quitter les eaux mauritaniennes et, en général, il maintient les possibilités de captures pour les navires espagnols qui y opèrent, soit un total de 68 navires.
L’accord augmente les redevances dues par les armateurs de 5 % en moyenne, bien que cela dépende du type de pêche ; seule la flotte qui capture des permis est exemptée de cette augmentation.
Toutefois, malgré l’augmentation de la redevance, « toutes les catégories ont connu une certaine amélioration, sauf celle des chalutiers conchylicoles andalous », selon M. Garat.
C’est pourquoi la réaction de cette flotte, dont le port se trouve à Huelva (quelque 25 navires intéressés par les zones de pêche), est « moins enthousiaste » à l’égard de l’accord, car « ils ne sont pas contents » parce que des demandes techniques n’ont pas été satisfaites, comme l’augmentation de la zone de pêche, selon le secrétaire général de Cepesca.
Cependant, M. Garat a souligné que le reste des flottes concernées par l’accord (de Galice, des îles Canaries et du Pays basque) sont généralement satisfaites et qu’il est positif que les négociations aient été conclues avec succès.
EFE Agro, 29/07/2021
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