Amine Bouali
«J’ai beaucoup de peine à comprendre, on avait mis un écriteau sur la porte d’entrée pour avertir les fidèles de la nécessité de porter un masque et de ramener leur tapis de prière avant de venir prier ici à la mosquée : pourquoi alors plusieurs d’entre-vous ne l’ont pas fait ?
Est-ce qu’on doit mettre un agent devant la porte pour filtrer les entrées et ne laisser passer que les personnes qui respecteront ces consignes ? Savez-vous que le Prophète (Paix et Salut sur lui) avait ordonné à celui qui avait mangé de l’ail ou de l’oignon de renoncer à aller prier en collectivité dans une mosquée et de le faire chez lui afin de ne pas causer de désagrément aux fidèles qui pourraient se retrouver à sa proximité.
Et vous, à cause de votre attitude, vous mettez leur vie en danger ! Un vrai croyant a le devoir de montrer l’exemple et plutôt que de rejeter la responsabilité d’un problème quel qu’il soit sur autrui, de s’interroger sur sa propre responsabilité.
J’ai eu l’occasion d’officier dans une mosquée dans un pays européen. Et bien, le matin vers sept heures, lorsque j’entendais quelqu’un crier à tue-tête ou klaxonner dans sa voiture au bas de mon immeuble, j’étais sûr, avant même de jeter un coup d’œil par la fenêtre, que c’était un compatriote !
Nous manquons de civisme, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous jetons nos détritus même dans les cimetières où reposent nos morts. Croyez-moi, si notre foi ne nous rend pas meilleurs, c’est qu’elle n’a pas encore imprégné le tréfonds de notre cœur !».
Il faisait chaud, toute l’assistance était désarçonnée par ces propos de l’imam, beaucoup avaient baissé la tête. L’imam a gardé un instant le silence puis il a caché son visage dans ses mains et il s’est mis à pleurer.
Algérie1, 24/07/2021
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