M. Johnson exhorte l’UE à examiner sérieusement les propositions relatives à l’après-Brexit.
LONDRES, 22 juillet (Reuters) – Le Premier ministre Boris Johnson a exhorté jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à examiner sérieusement les propositions de la Grande-Bretagne visant à modifier ce qu’il a appelé la manière « insoutenable » dont l’accord de Brexit régit le commerce avec l’Irlande du Nord.
Depuis que la Grande-Bretagne a achevé sa sortie de l’Union européenne à la fin de l’année dernière, ses liens avec l’Union ont atteint un nouveau creux, les deux parties s’accusant mutuellement d’être de mauvaise foi au sujet d’un accord sur le commerce post-Brexit avec l’Irlande du Nord.
Londres accuse Bruxelles d’être trop puriste, ou légaliste, dans l’interprétation de ce que l’accord signifie pour certaines marchandises circulant de la Grande-Bretagne vers sa province d’Irlande du Nord. L’Union européenne affirme qu’elle respecte l’accord, que M. Johnson a signé l’année dernière.
La Grande-Bretagne a proposé mercredi de renégocier certaines parties du protocole sur l’Irlande du Nord qui régissent la circulation de marchandises telles que les viandes réfrigérées, et de se passer de la surveillance de l’accord par l’UE.
L’UE a rejeté cette demande de renégociation. Mme von der Leyen a répété le message de l’Union sur Twitter : « L’UE continuera à faire preuve de créativité et de flexibilité dans le cadre du protocole. Mais nous ne renégocierons pas ».
M. Johnson s’est entretenu avec Mme van der Leyen jeudi.
« Le Premier ministre a exposé que la manière dont le protocole fonctionnait actuellement n’était pas viable. Il a dit que des solutions ne pouvaient pas être trouvées par le biais des mécanismes existants du protocole et que c’est la raison pour laquelle nous avons présenté des propositions pour des changements significatifs de celui-ci », a déclaré le porte-parole de Johnson aux journalistes.
M. Johnson a exhorté l’UE à « examiner sérieusement les propositions et à y travailler avec le Royaume-Uni », affirmant que cela permettrait d’améliorer les relations entre le Royaume-Uni et l’UE.
Le Royaume-Uni a formulé ses propositions dans un document qu’il a publié mercredi pour tenter de faire avancer les négociations, qui piétinent, afin d’améliorer le fonctionnement du protocole. Selon certains critiques, peu de ces suggestions sont nouvelles et pourraient être largement rejetées par l’UE.
Le protocole s’attaque à la principale énigme soulevée par le divorce : comment préserver la paix délicate instaurée dans la province par l’accord de paix du Vendredi Saint de 1998, négocié par les États-Unis, en maintenant une frontière ouverte, sans ouvrir une porte dérobée vers le marché unique de l’UE, qui compte 450 millions de personnes, en passant par l’Irlande voisine.
Elle impose essentiellement des contrôles sur les marchandises entre le continent britannique et l’Irlande du Nord, qui continue de faire partie de la zone douanière de l’UE. Ces contrôles se sont révélés lourds pour les entreprises et un anathème pour les unionistes, qui soutiennent farouchement le maintien de la province au sein du Royaume-Uni.
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