Suite à la grossière provocation marocaine au niveau de l’ONU où un diplomate du Royaume a distribué un document portant sur le prétendu «droit de la Kabylie à l’autodétermination», une vague de condamnations unanimes répond à la manœuvre hostile du Makhzen. Du ministère des Affaires étrangères à la société civile, en passant par les partis politiques, les Algériens mettent en garde les autorités marocaines quant à cette «dérive» de trop.
L’incident s’est produit vendredi lorsque la représentation diplomatique marocaine a distribué, dans les couloirs de la maison onusienne, à New York, un document subversif contre l’unité et l’intégrité territoriales de l’Algérie remis aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés. Un torchon portant sur le prétendu «droit à l’autodétermination de la Kabylie qui subit la plus longue occupation étrangère». Cette offense à l’Histoire de l’Algérie et à l’unité de son peuple voudrait s’imposer fallacieusement comme une riposte au soutien indéfectible d’Alger à la cause sahraouie selon les résolutions de l’ONU en faveur de l’organisation d’un référendum d’autodétermination. La réaction de la diplomatie algérienne ne s’est pas faite attendre : «L’Algérie condamne énergiquement cette dérive particulièrement dangereuse, y compris pour le Royaume du Maroc lui-même dans ses frontières internationalement reconnues. Dans la situation ainsi créée par un acte diplomatique douteux commis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême.»
Sang-froid algérien
Fermeté et retenue cependant de la part du MAE algérien parce que ce diplomate marocain a agi sans mesurer les conséquences d’une pareille initiative toxique et hostile à l’Algérie qui n’a jamais attisé aucun conflit interne au Royaume chérifien comme les révoltes du Rif, celle de la petite ville côtière d’El Hoceima. En effet, l’Algérie prônant la non-ingérence à l’échelle internationale, n’acceptera jamais qu’un pays tiers ne vienne tenter de monter des Algériens contre les autres à travers des groupuscules d’individus, désormais répertoriés comme des activistes d’une organisation classée terroriste -le MAK- dont les commanditaires ne cachent pas leurs accointances avec des parties ennemies de l’Algérie. D’ailleurs, l’affront marocain a provoqué une vague d’indignation dans la société algérienne et de nombreuses voix ont condamné cet acte irresponsable.
Réactions en cascade
L’’Organisation nationale des enfants de Chouhada (Onec) a «vigoureusement» condamné l’action entreprise par la représentation marocaine à New York, selon un communiqué qui rappelle un fait historique très significatif en matière d’unité nationale rappelant «La Guerre des sables de 1963, lorsque le colonel Mohand Oulhadj, commandant de la Wilaya III historique (région de la Grande Kabylie) a rejoint les cinq autres wilayas et rallié le front du combat pour affronter le Makhzen marocain qui a tenté de s’infiltrer dans le territoire algérien, après que les forces coloniales françaises s’étaient retirées.»
Le Rassemblement national démocratique dénonce «un acte qui dénote clairement le soutien actuel du Maroc à un groupe terroriste connu et met à nu le plan caché derrière la normalisation des relations avec l’entité sioniste, dont le but est d’ébranler la stabilité de l’Algérie et de consacrer officiellement l’engagement du Royaume du Maroc dans une campagne hostile à l’Algérie», le Parti de la Liberté et la Justice (PLJ) condamne «une action terroriste et une agression éhontée exercée par le régime du Makhzen sioniste haineux envers l’Algérie, par procuration au nom de ses seigneurs». Le Mouvement El Bina, pour sa part s’est dit, samedi, «profondément choqué». Le Front de Libération Nationale, quant à lui, rappelle que «la Kabylie est indissociable de l’Algérie, une et indivisible.» Ajoutant «L’annonce du soutien du régime marocain, vassal et collabo du sionisme, à un mouvement terroriste et à une prétendue indépendance d’une région très chère du territoire national est une agression contre l’Algérie, une et indivisible, dont la moindre parcelle de terre s’est abreuvée du sang des Chouhada». D’autres voix, parmi la société civile, se sont élevées contre la manœuvre marocaine. Ainsi, le militant des droits de l’Homme, Mahrez Lamari, s’est indigné face à «la politique haineuse d’obstruction du Maroc, hostile à l’Algérie subversive (…) une dérive irresponsable, immorale et provocatrice» et de déclarer que «le peuple algérien restera, mobilisé, déterminé et agira dans l’union et l’unité pour faire face à toutes les manœuvres rétrogrades.» Pas de réaction publique pour l’instant du côté des partis de l’opposition mais sur les réseaux sociaux, les condamnations sont unanimes déplorant une hostilité qui ne sert pas les peuples frères marocain et algérien qui ne cautionnent pas la division ni ces complots orchestrés par des officines étrangères et exécutés par un Makhzen qui préfère la diversion à la sérénité et au respect des résolutions onusiennes contre l’occupation du Sahara Occidental.
Nordine Mzala
Crésus, 18/07/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, Omar Hilale,
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