Histoire: Alger, la petite ville musulmane du Xe siècle

Petite ville musulmane depuis le Xe siècle, Alger, menacée par les Espagnols, fait appel au corsaire Barberousse qui, se plaçant sous la protection du sultan ottoman en 1518, en fait la capitale d’un Etat algérien relativement autonome.
En 711, la conquête musulmane introduit l’islam en Afrique du Nord. Alger était alors un territoire qui appartenait aux Maghraoua, une tribu berbère zénète. Ziri Ibn Menad était vassal des Fatimides. Il prouve sa bravoure à ces derniers lorsqu’il gagne les Berbères zénètes kharidjites (Maghraoua, Banou Ifren, etc.).

Et après la mort d’Abou Yazid en 947, Ziri Ibn Menad s’empare de la région du Centre et fonde Achir comme capitale des Zirides. D’après Ibn Khaldoun, la région d’Alger fut occupée par les Sanhadja avec la dynastie des Zirides (les premiers Sanhadja occupaient les régions de M’sila, de Médéa et d’Alger). Le fils de Ziri Ibn Menad ayant l’autorisation de son père, Bologhine Ibn Ziri fonde trois villes dont Djazaïr Beni Mezghenna (Alger), Médéa et Miliana après avoir chassé les Zénètes.

Naissance de Djazaïr Beni Mezghenna

Bologhine Ibn Ziri reconstruit Icosium au milieu du Xe siècle, en fortifiant et en agrandissant le site occupé par les Beni Mezghenna et la baptisa Djazaïr Beni Mezghenna, en 960. La guerre continue entre les Zénètes et les Sanhadja. Ziri Ibn Menad est tué en 971 dans une bataille contre les Maghraoua, sa tête est rapportée à Cordoue par les Maghraoua pour qu’ils aient de l’aide pour affronter l’armée des Zirides, vassaux des Fatimides. Et les Zénètes vengent ainsi la mort d’Abou Yazid.

A ce moment-là, Moez, calife fatimide, désigne Bologhine Ibn Ziri comme calife du Maghreb. Ce dernier continue le combat contre les Zénètes. Ces derniers demandent alors l’aide des Omeyyades de Cordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes, y compris Alger. Bologhine Ibn Ziri prend à ce moment presque tout le Maghreb en suivant les directives du Moez (calife fatimide).

Bologhine avait toutes les villes du Maghreb, il avait pour ordre de tuer tous les Zénètes, de ramasser l’impôt des Berbères sous l’emprise de l’épée. Ce qui va provoquer une marche de contestation de la part des autres tribus. Les Kotama vont être jaloux des Zirides et la guerre se fera entre les deux tribus. Mila et Sétif sont rasées par les Zirides.
Les Omeyyades acceptent enfin d’aider les Zénètes à reconquérir les territoires, en particulier des Maghraoua. Bologhine Ibn Ziri rebrousse chemin en voyant toute l’armée des Zénètes venue d’Andalousie par voie maritime et qui s’installe à Ceuta. En 983, Bologhine Ibn Ziri mourut. Il s’ensuit une longue période de défaite pour les Zirides. Les Maghraoua regagnent leurs territoires et leur souveraineté dans le Maghreb central et dans l’Ouest grâce à Ziri Ibn Attia, issue des Maghraoua.

Le Djebel ou la ville haute constitue la vraie ville

Toutes les villes du Centre jusqu’à Tanger redeviennent des villes y compris Alger. Les Fatimides voulaient prendre l’Andalousie. A la fin, ils décident d’abandonner le projet pour garder l’Egypte et les autres provinces. Les Zirides restent souverains dans leurs territoires dans l’est de l’Algérie ainsi que les Hammadites (tribu des Sanhadja). Les Almoravides prennent Alger en 1082 grâce à Youssef Ibn Tachfin.

Ce dernier défait tous les Zénètes. La première grande mosquée du rite malékite, Djamaâ El Kébir ou la Grande Mosquée d’Alger, y est construite par Youssef Ibn Tachfin.

Les Almoravides n’ont jamais fait la guerre contre les Zirides, les deux tribus sont des Sanhadja. En 1151, Abdelmoumen (Almohades), Berbère zénète, reprend Alger des Almoravides et reprend tout le Maghreb et l’Andalousie. Par la suite, Alger fut rattachée aux capitales des dynasties zianide, hafside et mérinide pour de courtes périodes. Longtemps la ville fut dépendante de Tlemcen sous les dynasties ifrénide, almoravide, almohade et zianide.

Du XVIe au XIXe siècle, de luxueuses demeures de dignitaires et de hauts fonctionnaires se construisent dans la partie basse de la ville : Dar Hassan Pacha, Dar Aziza, Dar Mustapha Pacha. Cette partie de l’agglomération devient le quartier des affaires. Une grande rue commerçante se développe, allant de la porte Bab El Oued à la porte Bab Azzoun. C’est la zone des souks, assez proche du palais de la Djenina.

La Casbah, un type unique de médina

A la veille de l’occupation française, Alger s’étendait, dans la partie comprise entre la rue Benganif, le boulevard Hahkad, la citadelle (Casbah) et le port, sur 3200 m de remparts avec cinq portes qui l’enferment. Les faubourgs constituent la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui font l’admiration des Européens. La ville haute, le Djebel comme on l’appelle, constitue la vraie ville avec ses mosquées, ses zaouïas et ses rues étroites.

La Casbah d’Alger est un type unique de médina. Il est situé dans l’un des meilleurs sites côtiers de la Méditerranée, surplombant les îles où les Carthaginois, au IVe siècle avant J.-C., ont créé un avant-poste commercial. Il y a les restes de la citadelle, des mosquées et des anciens palais de style ottoman ainsi que les restes d’une structure urbaine traditionnelle.

Le Temps d’Algérie, 08/09/2009

Etiquettes : Algérie, Alger, Casbah, Barberousse, Maghraoua, Berbères zénètes kharidjites, Sanhadja, dynastie des Zirides, Djazaïr Beni Mezghenna, Bologhine Ibn Ziri, Icosium, Andalousie, Almoravides,

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