Par Mohamed Mecelti
Suite aux déclarations des membres du Comité scientifique rendant obligatoire la vaccination contre la Covid-19 pour se rendre dans les lieux publics, une forte affluence des citoyens est enregistrée dans les centres de santé de proximité et vaccinodromes, a constaté le Jeune indépendant lors d’une tournée dans plusieurs centres de vaccination de l’ouest d’Alger.
Depuis que Dr Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique, a annoncé le jeudi 8 juillet encours, que l’accès aux lieux publics sera limité aux personnes vaccinées, grâce à un code QR, les citoyens ont pris d’assaut les structures de santé et les espaces de proximité créée pour inciter les plus réticents à se faire vacciner.
Avant même l’ouverture des portes de la nouvelle polyclinique de Baba Hassen, des citoyens, inscrits sur une liste improvisée pour maintenir l’ordre, attendent depuis plusieurs heures la distribution des tickets leur permettant de se faire vacciner contre le nouveau coronavirus.
Dr Achenchiche Sarah, chef service de vaccination à la polyclinique de Baba Hassen, a indiqué au JI que son service effectue plus de 200 vaccinations par jour, signalant que depuis l’annonce d’une éventuelle limitation d’accès aux lieux publics et aux centres fermés sauf aux personnes vaccinées après présentation du pass vaccinal, il y a eu une ruée notamment des jeunes.
«Depuis le début de l’opération de vaccination dans ce centre le 03 février dernier, nous avons commencé avec plus de cent personnes par jours, mais depuis quelques jours, nous recevons plus de deux cent cinquante citoyens », a affirmé Dr Achenchiche, ajoutant qu’elle était obligée de demander l’aide d’autres services pour pouvoir répondre à la demande.
Elle a également appelé les citoyens à se faire vacciner, la vaccination demeurant le seul moyen pour prévenir la virulence du virus, insistant sur l’impératif respect du protocole sanitaire, à savoir, le lavage des mains, la distanciation physique et le port obligatoire du masque.
Aissa, la quarantaine, commerçant de son état, a déclaré avoir longuement hésité avant de se décider enfin de se faire vacciner, affirmant que face à la recrudescence inquiétante des cas de contamination, notamment au variant Delta, la vaccination n’est plus un choix, mais un devoir que chaque citoyen doit accomplir pour se protéger et protéger les autres.
Quant à Amine, âgé de 28 ans, qui attend son tour pour l’administration du vaccin chinois, Sinovac, le seul disponible dans cette structure de santé, a estimé qu’il était astreint de se faire vacciner par cette décision de la vaccination comme une condition d’accès aux lieux publics tels que les stades, les salles de cinéma ou les théâtres, dénonçant une atteinte aux libertés selon lui.
Aux centres de santé de proximité de Khraicia et Douéra, c’est le même constat. Une file d’attente est observée, et plusieurs citoyens venus l’après-midi sont priés de revenir le lendemain, le quota de la journée ayant été atteint.
Il est à noter que de plus en plus de jeunes veulent se faire vacciner contrairement au début de la campagne de vaccination où une réticence des moins de 50 ans a été observée.
Pour aller au restaurant, dans un café, au cinéma ou au théâtre, prendre un train ou monter dans un avion pour aller passer des vacances ou visiter sa famille, les algériens devront bientôt présenter un pass sanitaire attestant de leur vaccination, si cette mesure est adoptée par le gouvernement.
L’Algérie, qui connaît un rebond de la pandémie depuis la mi-juin dépassant la barre des 800 contaminations quotidiennes, pour la première fois depuis novembre 2020 en raison de la multiplication des variants Delta et Alpha, a acquis plus de 2.500.000 doses de types Sinovac et AstraZeneca, dans l’attente de 5 millions de doses supplémentaires pour le mois de juillet.
Le Jeune Indépendant, 14/07/2021
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