Le Maroc expulse des journalistes espagnols qui enquêtaient sur 29 décès dans une usine textile.
L’équipe effectuait un travail de documentation et de pré-production sur l’accident du travail qui a tué 29 personnes dans une usine textile.
Les autorités marocaines ont brièvement détenu à Tanger (nord du pays) un groupe de journalistes espagnols du programme Salvados de La Sexta, qui ont été « invités à quitter le pays » le plus rapidement possible, ont indiqué à Efe des sources de Salvados.
L’équipe, avec son directeur Gonzo à sa tête, effectuait un travail de documentation et de pré-production sur l’accident de travail qui a tué 29 personnes (des femmes pour la plupart) en février dernier, lorsque l’usine textile où ils travaillaient, située en sous-sol, a été soudainement inondée.
Les journalistes devaient rencontrer les famille et les amis des victimes, mais avant même de les rencontrer, ils ont été surpris par la police dans un café et priés de quitter les lieux et de se rendre immédiatement à leur hôtel, d’où ils seront expulsés.
« Ils ne filmaient rien et n’avaient donc pas d’autorisation de tournage (obligatoire au Maroc) », a déclaré la source, qui a précisé qu’à aucun moment ils n’avaient été « détenus » dans un poste de police.
Sans précédent
« Rien de tel ne nous était jamais arrivé au Maroc auparavant », a déclaré la source, qui a également souligné les nombreux programmes qu’ils avaient déjà tournés dans le pays du Maghreb, de sorte qu’ils étaient conscients que des autorisations de tournage sont nécessaires, mais pas pour le travail de pré-production.
Cet accident a mis en évidence la précarité des conditions de travail dans certains secteurs, comme l’industrie textile, où les locaux ne répondent pas aux exigences minimales en matière de santé, de ventilation ou d’issues de secours.
Contactées par Efe, les autorités marocaines ont renvoyé à une déclaration qui sera publiée ultérieurement pour donner leur version des faits.
Ce n’est pas la première fois que des journalistes sont expulsés du Maroc, surtout lorsqu’ils traitent de sujets conflictuels ou sensibles, toujours au motif qu’ils ne disposent pas des autorisations de tournage requises ou qu’ils sont entrés sans déclarer leur statut de journaliste.
El Espanol, 05/07/2021
Etiquettes : Maroc, Espagne, usine textile de Tanger, La Sexta, presse, journalistes d’investigation,
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