En ce début d’été, il y a certes le stress hydrique qui revient hanter les foyers algériens. C’est un fait que quasiment aucune famille n’est épargnée. On pourrait conclure à la loi des série en terme de mauvaises nouvelles. Sauf que ce n’est pas le cas. Sur le front du commerce extérieur la situation s’améliore de semaine en semaine et la perspective d’une année 2021, globalement bonne et sans grands déficit est du domaine du possible. Cela voudra dire que le pays quitte sérieusement la zone rouge qui le rapprochait, ces deux dernières années de l’endettement extérieur.
Dans son volet hydrocarbures les tendances des prix et de la production sont haussières et les recettes suivent. Une bonne nouvelle donc qui vient conforter d’autres chiffres, ceux des exportations hors hydrocarbures. Leur progression significative constitue un motif de satisfaction pour les Algériens. Ces derniers avaient désespéré des capacités de leur économie à se trouver un débouché à l’international autre que le pétrole. Même si ramené au volume, cette progression peut faire sourire plus d’un, il reste qu’elle est bien là et se place comme un indicateur sérieux d’un dynamisme future de l’économie nationale.
En d’autres termes, il nous faut fructifier sur cette base, si petite soit-elle, pour pousser les opérateurs économiques nationaux à changer d’attitude vis-à-vis du marché international et entrevoir avec le sérieux qu’il faut, l’option de l’exportation hors hydrocarbures. Cette façon de voir l’économie devrait être une constante dans le discours et de la pratique de tous les acteurs politiques, sociaux et économiques du pays.
En fait, l’aptitude à exporter des produits fabriqués par des compétences algériennes ne relève pas seulement du fait économique. Elle replace le pays sur la scène internationale. L’Algérien à qui tout le monde rappelle son inaptitude à exporter autre chose que le pétrole a tendance à s’auto-déprécier. C’est là d’ailleurs, l’autre constance dont il faut absolument se défaire si nous aspirons au développement de notre pays.
Dans cette équation l’un nourrit l’autre, au sens où, plus une société exporte des biens produits par son économie, plus elle prend confiance et s’assure un avenir serein. Le contraire aboutit à un résultat inverse. Lorsque la tendance est au tout import, la conséquence est une profonde apathie collective et un fort sentiment d’impuissance qui prend toutes les couches sociales.
Un tel état conduit le pays à une situation de pays colonisable. Les néocolonialistes sont à l’affût. Ils sévissent déjà dans nombre de pays et attendent sans doute le jour où il «cueilleront» l’Algérie. Et force est de reconnaître qu’avec le pessimisme ambiant qui règne aux quatre coins du pays, nous ne sommes pas vraiment à l’abri. D’où toute l’importance de la hausse des exportations hors hydrocarbures. C’est une lueur d’espoir.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 01/07/2021
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