Contre-terrorisme : Discours du Haut Représentant/Vice-président Josep Borrell lors de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech
Merci, Monsieur le Ministre [des Affaires étrangères de l’Italie, Luigi] Di Maio et le Secrétaire d’État [ américain] [Antony] Blinken, d’avoir convoqué cette réunion.
L’UE reste fermement attachée à la Coalition mondiale contre Daech. Le travail n’est pas encore terminé en Irak et en Syrie, où le noyau de Daech est toujours actif, même s’il est devenu en grande partie clandestin. La stabilisation et la reconstruction sont essentielles pour empêcher sa résurgence. Nous constatons également une influence croissante de Daech dans des zones déjà rendues vulnérables par les conflits, notamment l’Afrique de l’Ouest et le Mozambique. La pandémie et son impact sur les économies locales créent également de nouvelles opportunités à exploiter pour Daech.
C’est pourquoi notre action collective reste cruciale pour assurer un progrès durable.
En Irak, l’UE a investi plus de 1,3 milliard d’euros depuis 2014 dans l’aide au développement, l’aide humanitaire et la sécurité. Depuis 2017, nous soutenons la réforme du secteur de la sécurité civile par le biais d’une mission de conseil de l’UE (EUAM Iraq) , avec une équipe pouvant compter jusqu’à 80 employés internationaux. La mission travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur et étendra bientôt sa présence également à Erbil.
Lorsque j’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères [d’Irak, Fuad] Hussein la semaine dernière , j’ai également annoncé le déploiement d’une mission d’observation électorale de l’UE pour les élections d’octobre.
Sur la Syrie, nous continuons à faire pression pour une solution politique conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous insistons sur l’importance de la non-normalisation avec la Syrie afin de maintenir la pression sur le régime pour qu’il s’engage dans le processus de l’ONU. En mars, l’UE a coprésidé la 5e conférence sur la Syrie à Bruxelles pour mobiliser la communauté internationale en faveur du peuple syrien.
L’UE soutient également la stabilisation du Nord-Est avec des projets visant à renforcer la résilience contre la radicalisation, à prévenir l’extrémisme violent et à soutenir les enfants et les jeunes vulnérables.
[Les conditions humanitaires et sécuritaires dans les camps restent difficiles. L’UE s’est rendue dans la région la semaine dernière et lancera une nouvelle aide à la stabilisation, notamment pour les camps et les prisons.]
En ce qui concerne l’Afrique, je souhaite chaleureusement la bienvenue aux nouveaux membres de la Coalition du continent africain qui se joignent à nous pour la première fois aujourd’hui.
Au Sahel, nous devons porter une plus grande attention à la région : au centre du Mali, nous assistons chaque jour à deux graves incidents de sécurité faisant des morts ou des blessés. Cela nous concerne tous. Pour cette raison, l’UE s’est engagée à maintenir son engagement militaire et civil. Nous avons trois missions PSDC [Politique de sécurité et de défense commune] dans la région, avec environ 1 000 personnes pour soutenir les pays hôtes dans la lutte contre le terrorisme. L’UE soutient également la force conjointe du G5 Sahel et les efforts de stabilisation en faveur des populations locales.
Nous nous félicitons à nouveau d’un rôle pour la Coalition dans la région du Sahel. Un rôle qui doit être joué en étroite coordination avec les efforts internationaux dans le cadre de la Coalition pour le Sahel.
Enfin, sur le Mozambique. La situation humanitaire et sécuritaire à Cabo Delgado se détériore rapidement. À la demande du gouvernement mozambicain, l’UE finalise la planification d’une mission militaire PSDC de l’UE visant à fournir une formation et un renforcement des capacités conformes aux droits de l’homme à certaines unités des forces armées mozambicaines.
L’UE est en outre engagée dans l’aide humanitaire, au développement et à la stabilisation, totalisant près de 60 millions d’euros pour des projets visant à renforcer la confiance entre les forces de sécurité et les communautés locales.
Deux ans après la défaite de Daech par les forces de la coalition en Irak et en Syrie, force est de constater qu’il reste encore beaucoup à faire. L’UE continuera de faire sa part, avec la Coalition mondiale et ses partenaires.
Merci.
EEAS, 28 juin 2021
Etiquettes : Coalition mondial contre Daech, Josep Borrell, Sahel, Coalition dans la région du Sahel,