Fin de mission pour Abdelaziz Djerad et son gouvernement. Après dix-huit mois à la tête de l’exécutif, le Premier ministre a présenté, jeudi dernier, la démission de son gouvernement au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l’Etat, selon un communiqué de la présidence de la République, a accepté cette démission et il a chargé Abdelaziz Djerad « de gérer les affaires courantes », et cela en attendant la désignation du nouveau gouvernement.
Ainsi donc, Abdelaziz Djerad ne sera pas reconduit. Celui qui a pris la tête de l’exécutif en janvier 2020, cédera définitivement sa place dans les prochains jours. Peut-être juste après l’installation de la nouvelle assemblée populaire nationale, issue des dernières législatives qui ont été marquées par un fort taux d’abstention. Jusque-là rien d’anormal. Mais quand on se rappelle que le gouvernement Djerad, remanié à deux reprises en 18 mois, rend le tablier sans présenter de bilan, on se pose des questions sur le respect de la constitution.
En effet, Abdelaziz Djerad confirme que le respect de la Constitution n’est pas le point fort des tenants du pouvoir. Comme ses prédécesseurs, il ne présente aucun bilan, après plus d’une année et demi de gestion des affaires du pays. En effet, depuis la présentation de son plan d’action, Abdelaziz Djerad n’est plus été revu à l’APN, même avant sa dissolution, pour présenter sa déclaration de politique générale. Malgré le fait que la Constitution l’obligeait à repasser par le Parlement pour présenter un bilan annuel.
« Le Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, doit présenter annuellement à l’Assemblée Populaire Nationale, une déclaration de politique générale. La déclaration de politique générale donne lieu à débat sur l’action du Gouvernement. Ce débat peut s’achever par une résolution. Il peut également donner lieu au dépôt d’une motion de censure par l’Assemblée Populaire Nationale conformément aux dispositions des articles 161 et 162 ci-dessous. Le Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, peut demander à l’Assemblée Populaire Nationale un vote de confiance.
Si la motion de confiance n’est pas votée, le Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, présente la démission du Gouvernement », stipule l’article 111 de la Constitution. Mais il ne l’a pas fait, alors que, et ce n’est un secret pour personne, le bilan du gouvernement Djerad est catastrophique sur tous les plans. Navigant à vue, l’homme et ses collaborateurs se sont contentés de crier au complot à chaque fois qu’ils sont confrontés à une problématique de taille.
Sur le plan économique, le gouvernent Djerad a fait plutôt du surplace, avec, comme le confirme le Première ministère dans un document publié récemment sur son site, des investissements étrangers (IDE) qui ne se bousculent pas au portillon et une situation financière du pays des plus catastrophiques.
Samir Rabah
L’Est Républicain, 26 juin 2021
Etiquettes : Algérie, Abdelaziz Djerad, bilan du gouvernement,
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