Algérie : Femmes politiques…en Numidie moderne

« En vrac » par Madjid Khelassi : Femmes politiques…en Numidie moderne

L’un des faits marquants de ce scrutin législatif du 12 juin 2021, est la régression significative en terme de représentativité féminine au sein de la nouvelle assemblée parlementaire.

En effet , sur les 8304 candidates ayant pris par au scrutin ,seules 34 femmes ( environ 8%) ont pu décrocher un siège à l’hémicycle Zirout Youcef.

L’écart est considérable par rapport aux législatives de 2012 et 2017 où le taux dépassait allègrement les 35 %.

Pourquoi ce recul ? Quid du principe de parité entre hommes ou femmes ? Ce principe qui fonctionna pendant plusieurs consultations électorales a-t-il été zappé cette fois-ci ?

Ou bien retour à la condition préhistorique de la femme algérienne (qui tenta un jour l’aventure politique au pays du mec autoritaire et misogyne ?

Autant de questions pertinentes que de réponses introuvables, au pays de la femme mineure à vie via un code de la famille infamant et dépréciateur.

Femmes enseignantes agressées dans l’enceinte de leurs résidences de fonction , étudiantes mortes de terreur chaque nuit dans leurs chambres universitaires et femmes lambdas insultées et vilipendées dans les rues de l’Algérie , cette toujours Numidie moderne.

Elles sont combien celles qui constamment subissent les pires avanies sur leur lieu de travail, et dans les escarpements de leur quartier coupe-gorge ?

Elles sont des millions, que tout un peuple ou presque prend pour femme-objet , quantité négligeable , poule pondeuse, juste faite pour perpétuer la lignée , femme sans droits, clouée au pilori des taches que n’accepteraient pas des bêtes de somme .

Alors , femme se risquant dans l’aventure politique au pays du mâle décideur…la chose brille puis ternit car c’est une gageure au pays de la redjla factice .

8 % de candidates à l’APN obtiennent le ticket gagnant…la postérité se fait sexiste voire machiste.

L’ambiance « masculin plurielle » en surdose hormonale de la future assemblée, sera au mieux exécrable , au pire invivable. Et la mélopée des quolibets dans les sessions houleuses sera absolument insoutenable pour la victime préférée des algériens : la femme .

La Nation, 20 juin 2021

Etiquettes : Algérie, APN, femmes, députés,

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