Justice – Tahar Khaoua et Arezki Berraki sous mandat de dépôt
par Abla Chérif
Deux anciens ministres ont été placés, entre jeudi et vendredi, sous mandat de dépôt par des juges chargés de leur dossier au niveau du pôle pénal spécialisé du tribunal de Sidi-M’hamed.
Le premier n’est autre que Tahar Khaoua, ex-ministre chargé des Relations avec le Parlement. Son dossier, qui se trouve entre les mains de la justice depuis plus d’une année, est traité dans le cadre de l’affaire d’un autre homme politique, un ex-député, Abdelmalek Sahraoui, lui aussi placé sous mandat de dépôt durant le mois d’avril dernier.
Dans un communiqué publié par le parquet de Sidi-M’hamed, l’on apprenait alors que le mis en cause avait été incarcéré pour «corruption dans le foncier dans la wilaya de Mostaganem», et qu’il était poursuivi pour «faux en écriture publique, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, abus de pouvoir et atteinte à la propriété foncière». Son incarcération est intervenue à l’heure où une large enquête sur le sujet se poursuivait et Tahar Khaoua est l’un des noms suspectés d’être impliqués dans l’affaire à avoir fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) en janvier 2020. Le communiqué publié hier par le procureur de Sidi-M’hamed pour rendre publique la mise sous mandat de dépôt de Tahar Khaoua n’a toutefois pas livré plus de détails sur l’affaire. Différentes sources laissaient, cependant, entendre que l’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement et l’ex-député entretenaient des liens étroits avec l’ancien garde des Sceaux, Tayeb Louh.
Dans la journée de jeudi, Arezki Berraki, ancien ministre chargé des Ressources en eau, était lui aussi placé sous mandat de dépôt par un magistrat du pôle spécialisé du tribunal de Sidi-M’hamed. Il est poursuivi pour corruption en tant qu’ancien responsable de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). Ces nouvelles incarcérations marquent un retour en force des affaires judiciaires liées à la corruption.
Alors que dix-neuf ministres (incarcérés ou sous contrôle judiciaire) se trouvent aujourd’hui en attente de jugement, de nouvelles mises sous mandat de dépôt sont enregistrées à une fréquence accélérée. Il y a moins de dix jours, et à Sidi-M’hamed toujours, Abdelkader Benmessaoud, ex-ministre du Tourisme, avait lui aussi fait l’objet d’une incarcération avant d’être libéré une semaine plus tard par la chambre d’accusation d’Alger. Ses avocats avaient introduit un recours en raison de l’absence de preuves dans son dossier.
Le nombre de dossiers (quarante-deux) actuellement traités au niveau du pôle spécialisé du tribunal de Sidi-M’hamed s’alourdit de jour en jour.
A. C.
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