La coloration nationaliste de l’APN est acquise à la vue de la victoire du FLN, talonné par le RND et le Front El Moustakbel. Les promesses des islamistes et des démocrates n’auront pas convaincu les électeurs. Ces derniers ont ainsi montré leur attachement au courant qui a toujours gouverné le pays. On peut donc aisément conclure que les Algériens sont soit proches du courant nationaliste, une petite partie continue de faire confiance aux islamistes, mais la majorité d’entre eux ne voient pas dans les discours des uns et des autres motif à le soutenir pour le mettre à la tête du pays.
Cela revient à dire qu’en attendant qu’émerge une alternative digne de ce nom, la société s’accommode du courant nationaliste et attend la manutention de la scène politique pour s’impliquer électoralement. Les électeurs auraient pu le dire dans les urnes en y mettant des bulletins nuls, mais ils ont préféré l’abstention. Une attitude peut être discutable. Il reste néanmoins qu’elle ne signifie pas un désintérêt de la chose publique, preuve en est, le sursaut du 22 février 2019.
Cela étant dit, l’Algérie disposera, dans très peu de temps, d’une nouvelle Assemblée nationale populaire, dont la caractéristique principale est le profil de ces députés. Ces derniers tranchent avec les composantes précédentes de l’APN, en ce sens qu’ils concrétisent le renouvellement générationnel tant attendu du personnel politique national. Il faut dire cependant que cela ne signifie pas la fin des problèmes et des contradictions, mais, espérons-le, une approche novatrice susceptible de faire évoluer les choses dans le bon sens. L’objectif sera de se rapprocher de la gestion rationnelle plus proche des sociétés plus développées que la nôtre. A ce propos, les nouveaux députés et les ministres pour lesquels il voteront leur confiance auront la mission complexe de proposer une démarche susceptible de heurter quelque peu les Algériens dans leur confort. Et pour cause, avec les centaines de milliers de véhicules prêtes à être importées dans les 12 prochains mois, témoignent de l’importante dépense que consent la société, sans réelle plus value sur l’économie du pays. Cela doit changer ou à tout le moins évoluer dans le bon sens.
Le citoyen est en droit de connaître les forces et les faiblesses des lois que votent ses représentants à l’APN. Et ce ne sont pas quelques émissions de télé ou de radio balancées sur les grilles des programmes comme des cheveux dans la soupe qui assureront une mission d’information. Le débat doit être plus large. A ce propos la chaîne parlementaire est la solution…
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 18 juin 2021
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