TAROUDANT, Maroc, 15 juin (Reuters) – Dans les montagnes arides du sud du Maroc, les femmes récoltent l’huile d’argan, un produit naturel qu’elles utilisent depuis longtemps en cuisine mais qui est devenu très prisé par l’industrie mondiale de la beauté en tant que traitement anti-âge pour la peau et réparateur pour les cheveux.
La plupart de l’huile d’argan est produite par des coopératives locales de femmes berbères amazighophones autour des villes d’Agadir, d’Essaouira et de Taroudant, où l’on trouve couramment l’arganier, qui porte de petits fruits verts ressemblant à une olive.
Pendant des siècles, l’huile, qui compte parmi les plus chères au monde, a été extraite en faisant sécher les fruits de l’arganier au soleil, en les épluchant et en les écrasant, puis en broyant l’amande avec des pierres.
L’huile était traditionnellement utilisée comme arôme et comme trempette salée pour le pain. En tant qu’ingrédient, elle est encore courante au Maroc et est désormais également exportée pour l’alimentation.
Son utilisation comme produit de beauté a toutefois entraîné une forte hausse de la demande d’huile de la part des entreprises internationales de cosmétiques. Cela signifie également que les groupes locaux investissent dans des emballages plus attrayants. L’huile coûte aujourd’hui environ 30 à 50 dollars le litre au niveau local, mais elle peut se vendre sur le marché international dans des bouteilles plus petites et haut de gamme, jusqu’à 250 dollars le litre.
Dans l’oasis de Tiout, près de Taroudant (600 km au sud de Rabat), la coopérative Taitmatine emploie 100 femmes pour produire de l’huile d’argan, leur offrant un salaire, une garde d’enfants gratuite, une assurance maladie et des cours d’alphabétisation.
La coopérative, dont le nom en amazigh signifie « sœurs », a été créée en 2002.
Bien que les nouvelles machines qu’elles utilisent pour traiter le fruit aient permis d’accélérer le travail, les femmes doivent encore enlever la coque dure des amandes à la main en la martelant avec une pierre, avant que l’amande intérieure puisse être pressée par une machine pour en extraire l’huile.
« Il faut jusqu’à trois jours de broyage pour que chaque femme obtienne un litre d’huile d’argan », explique Mina Ait Taleb, responsable de la coopérative Taitmatin.
« Nous travaillons ici mais nous nous amusons aussi et chantons ensemble », a déclaré Zahra Haqqi en s’exprimant dans une pièce où des dizaines de femmes broyaient des amandes d’argan extérieures à l’aide de pierres.
Haqi a déclaré que ce travail lui avait permis de gagner un revenu régulier.
Reuters, 15 juin 2021
Etiquettes : Maroc, femmes marocaines, huile d’argan, produits de beauté, gadir, Essaouira, Taroudant, arganier, cosmétique,
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