Algérie : Un maître-mot, la confiance

Après la présidentielle du 12 décembre 2019, le référendum sur l’amendement de la Constitution et les élections législatives anticipées de ce 12 juin, premières du genre dans le cadre de la Loi fondamentale et la nouvelle loi électorale, se sont déroulés dans le respect des principes de transparence et d’équité, même si les observateurs ont relevé certains propos qui transgressent la charte de l’éthique signée par tous les partis en lice.

Légitimés par l’urne, il incombe aux futurs députés de faire preuve de compétence et d’initiative pour redorer le blason d’une institution en mal de reconnaissance.

Les députés de cette neuvième législature, indépendamment de leur appartenance politique et de leurs opinions, auront le privilège de légiférer et de contrôler l’Exécutif dans un cadre constitutionnel rénové, loin de toute influence avouée ou inavouée.

La désaffection des électeurs à l’égard du vote, que l’on a pu constater, est un phénomène qui n’est pas propre à l’Algérie. Les démocraties les plus aguerries et les mieux enracinées sont confrontées à ce genre de problème.

Il appartient aux spécialistes de la chose politique d’étudier cette situation et de proposer des solutions.

S’agit-il de la carence des discours de campagne, d’offres programmatiques inconsistantes, des retombées de la crise sanitaire ? Nul ne peut prétendre posséder, pour l’instant, les clés de compréhension exacte, faute d’analyses exhaustives et d’études sérieuses.

Il n’y a donc pas lieu de dramatiser ou de succomber dans le pessimisme, mais c’est un message à méditer.

Les formations et les hommes politiques ont grand besoin de tirer toutes les leçons, à commencer par admettre l’impérieuse alternative de moderniser leurs structures et leur mode de fonctionnement. Cela étant, la mission des futurs députés n’est pas de tout repos. Ils seront confrontés à des responsabilités, parmi lesquelles — et non des moindres — une réhabilitation de l’APN par la reconquête de la confiance des citoyens, l’affermissement du contrôle de l’action du gouvernement, l’évaluation rigoureuse des politiques publiques qui demeurent encore le talon d’Achille de cette institution. D’autres contre-pouvoirs sont à l’œuvre, comme le mouvement associatif, les médias, la Cour des comptes, la justice, mais, dans une démocratie réellement représentative, c’est aux parlementaires qu’il revient d’exercer, au premier plan, la mission pour laquelle ils sont mandatés. Le lancement d’une chaîne parlementaire, en mesure d’accompagner le citoyen souhaitant s’informer sur les activités du Parlement, est une initiative à encourager. Son but consiste à ancrer les valeurs démocratiques par un travail assidu et éminemment pédagogique, et à médiatiser le travail des parlementaires. Les défis intérieurs, qui focalisent sur le parachèvement du processus constitutionnel et la concrétisation des réformes globales entamées par le président de la République, rendent nécessaire un consensus le plus large possible des Algériens, pour préserver la stabilité du pays et la cohésion de la nation qui ne cessent de faire l’objet d’attaques insidieuses de forces hostiles et rancunières.
EL MOUDJAHID

Etiquettes : Algérie, présidentielle du 12 décembre 2019, référendum sur l’amendement de la Constitution, élections législatives anticipées du 12 juin, Loi fondamentale, nouvelle loi électorale, transparence, équité, 

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