Soutenons les journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni, harcelés par les autorités marocaines et en grève de la faim
Au Maroc, le journaliste d’investigation et militant des droits de l’Homme Omar Radi, harcelé par les autorités marocaines depuis des nombreuses années, a été arrêté le 29 juillet 2020 après de multiples convocations antérieures, pour espionnage, puis pour viol. Il est maintenu en détention provisoire depuis dix mois, et est actuellement gravement malade des suites d’une grève de la faim de 22 jours qu’il a démarrée pour protester contre sa détention.
Soulaiman Raïssouni, éditorialiste et rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum, le dernier journal indépendant du pays, a également été la cible d’un harcèlement policier et judiciaire notamment depuis sa couverture du soulèvement populaire du Rif en 2017. Il a également été placé en détention provisoire avec une accusation de violences sexuelles. Il poursuit une grève de la faim depuis 51 jours et sa vie est menacée.
Les accusations à caractère sexuel sont désormais des techniques classiques pour décourager les manifestations de soutien envers les journalistes qui défendent des positions militantes au Maroc.
Mais les féministes marocaines ont rédigé un manifeste contre l’instrumentalisation des combats féministes. Un appel des 120 journalistes a été publié et diffusé sur le site des Éditions En Toutes Lettres pour tenter d’obtenir la libération des deux journalistes en détention, dont la vie est désormais en danger, et dénoncer le harcèlement, la diffamation, la détention provisoire dont ils ont été victimes.
De nombreuses organisations, comme Amnesty International, se sont associées à des appels et dénonciations :
À notre tour, en tant qu’enseignant.e.s et chercheur.e.s, nous nous associons à ces appels, nous soutenons sans réserve ces deux journalistes indépendants, menacés, et nous dénonçons l’usage odieux des accusations de viol destinées à salir des intellectuels dont nous saluons les combats et le courage.
L’appel des 120 journalistes reste ouvert et peut être signé en écrivant à appelsahafa21@gmail.com
Joëlle Le Marec, professeure, Sorbonne Université, Directrice du GRIPIC
Igor Babou, professeur, université de Paris, membre du Ladyss (UMR CNRS 7533)
Hypothèses, 11 juin 2021
Etiquettes : Maroc, Omar Radi, Soulaiman Raïssouni, presse, journalistes, liberté d’expression, répression,
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