L’Espagne a annoncé jeudi qu’elle examine «sérieusement» l’abolition du régime spécial Schengen à Ceuta et Melilla, et leur inclusion dans l’Union douanière, ce qui imposerait aux Marocains de se munir d’un visa pour entrer dans ces deux enclaves, ont rapporté, vendredi, des médias locaux.
Par Moncef G.
Selon les mêmes sources qui citent Ceuta TV, une rencontre a eu lieu jeudi entre le président de la ville de Ceuta, Juan Vivas et les secrétaires d’Etat pour la Fonction publique et pour l’Union européenne, Victor Francos et Juan Gonzalez-Barba.
Durant cette rencontre, Juan Gonzalez-Barba a estimé que face «aux faits très graves qu’a connus la ville les 17 et 18 mai, avec l’entrée irrégulière de milliers de Marocains, le gouvernement central examine sérieusement l’abolition du régime spécial Schengen à Ceuta, qui le maintient en dehors du territoire commun de l’UE, et son inclusion dans l’Union douanière».
«Il s’agit d’une décision d’une importance capitale qui requiert le maximum de consensus dans la ville et parmi les forces politiques nationales», a-t-il expliqué.
Dans la pratique, cela voudrait dire que pour accéder à l’enclave contrôlée par l’Espagne, il faudra disposer d’un visa Schengen alors qu’habituellement, la seule présentation d’un justificatif de résidence pour les Marocains habitant à la lisière de la frontière de la ville suffisait.
Cette intégration de Ceuta et Melilla à l’espace Schengen devrait s’accompagner par l’arrivée de fonds européens, a promis le secrétaire d’Etat à la Politique territoriale, Victor Francos. «Nous voulons que Ceuta soit un acteur majeur dans la mise en œuvre des fonds européens des milliards d’euros qui devraient servir à moderniser Ceuta et à réactiver son économie et améliorer les services», rapporte «Ceuta Al Dia».
Depuis le 17 mai, des milliers de candidats à l’émigration, dont de nombreux jeunes, ont afflué illégalement dans l’enclave, les gardes-frontières marocains les ayant laissé passer. La plupart ont été refoulés mais plus de 1 000 mineurs marocains sont restés à Ceuta, dont beaucoup errent dans les rues. Les autorités de Ceuta s’activent pour tenter de retrouver leurs parents afin d’assurer leur retour.
Selon Madrid, parmi les migrants, 1 500 étaient des mineurs, tandis que l’ONG Amnesty International avance le chiffre de 2 000.
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