Algérie : grande, volatile et dépendante du pétrole

Alger (AFP)

Voici quelques faits clés sur l’Algérie, une nation nord-africaine de 44 millions d’habitants qui organise samedi des élections législatives au milieu d’un boycott par le mouvement de protestation anti-gouvernemental Hirak.

– Le plus grand pays d’Afrique –

L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, bien que la majeure partie de son territoire soit désertique.

Plus de 80 pour cent de la population vit le long de la côte méditerranéenne, où se trouve la capitale Alger. Près de 54 % ont moins de 30 ans.

Le pays compte quelque 10 millions de Berbères ethniques, la plupart vivant en Kabylie, une région montagneuse à l’est d’Alger.

Les langues officielles de l’Algérie sont l’arabe et le tamazight des Berbères mais pas le français, bien qu’il soit largement parlé.

– Ancienne colonie française –

Colonie française depuis 1830, l’Algérie est devenue indépendante en 1962 après une guerre vicieuse qui a duré près de huit ans.

En 1963, Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) qui avait mené la lutte contre le régime français, en devient le premier président.

Deux ans plus tard, Houari Boumediene du FLN a renversé et emprisonné Ben Bella, continuant à diriger l’Algérie en tant qu’État à parti unique jusqu’à sa mort en 1978.

Le colonel Chadli Bendjedid a ensuite été élu président, poste qu’il a occupé jusqu’en 1992.

– Guerre civile –

En 1988, de violentes manifestations secouent Alger, incitant les autorités à déclarer l’état d’urgence.

L’armée a réprimé les manifestants mais a introduit des réformes politiques qui ont mis fin au système de parti unique.

Cependant, lorsque le pays a organisé son premier scrutin législatif multipartite en 1991, l’armée est intervenue pour empêcher le Front islamique du salut (FIS) de gagner et de créer un État islamique.

Cela a déclenché une guerre civile entre 1992 et 2002 au cours de laquelle quelque 200 000 personnes ont été tuées. Le Groupe islamique armé (GIA) a revendiqué la responsabilité de nombreux massacres de civils.

Au plus fort du conflit, le vétéran du FLN Abdelaziz Bouteflika a remporté l’élection présidentielle de 1999.

– Manifestations du « Hirak » –

Bouteflika a remporté un quatrième mandat en 2014 malgré un accident vasculaire cérébral l’année précédente qui l’a contraint à un fauteuil roulant.

Sa candidature à un cinquième mandat en 2019 a déclenché un mouvement de protestation massif surnommé le « Hirak », qui a contraint Bouteflika à démissionner le 2 avril après avoir perdu le soutien de la toute-puissante armée.

Le 12 décembre de la même année, l’ancien Premier ministre de Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, a remporté l’élection présidentielle avec un taux de participation officiel de moins de 40 %.

Le Hirak, qui réclame la fin du système de gouvernement en place depuis l’indépendance, a aussitôt rejeté Tebboune.

Le mouvement boycotte également le vote parlementaire de samedi.

– Dépendant du pétrole –

Dirigée par les socialistes jusqu’au début des années 1990, l’économie algérienne reste soumise à un niveau élevé d’intervention de l’État.

L’Algérie est le troisième producteur de pétrole d’Afrique et l’un des premiers producteurs mondiaux de gaz naturel.

La richesse pétrolière subventionne le carburant, l’eau, les soins de santé, le logement et les produits de base.

Cependant, l’économie du pays a été durement touchée par la nouvelle pandémie de coronavirus qui, associée à la chute des prix du brut, a paralysé de nombreux secteurs.

Le pétrole et le gaz représentent environ 90 pour cent des exportations totales de l’Algérie. Ses réserves de devises fortes ont chuté de 180 milliards de dollars en 2014 à moins de 50 milliards de dollars cette année.

Le président Tebboune a reconnu la « vulnérabilité » de l’économie en raison de son échec pendant des décennies à diversifier son économie dépendante du pétrole.

France24, 10 juin 2021

Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives, 12 juin 2021 Assemblée Populaire National, APN, députés, Chambre des Représentants, Parlement, Abdelmadjid Tebboune,