Maroc / Elites du néo-makhzen, où vous terrez-vous ??

Le Maroc est dans l’antichambre de la modernité depuis des lustres, mais le déclic tarde à se concrétiser. La commission pour le « nouveau projet de développement » permettait certains espoirs. Elle les a malheureusement déçus, sinon trahis. Alors que les constats déclarés par le roi lui-même amenaient à la conclusion simple et unique de l’échec de ladite monarchie exécutive, la recommandation de la CSMD peut se résumer à « Nous avons besoin de plus de monarchie exécutive » !!!

En pointant les dysfonctionnements liés aux interférences entre le pouvoir royal et les pouvoirs gouvernementaux, la commission a osé effleurer notre problème nodal : l’absolutisme monarchique. En évoquant les interférences du pouvoir monarchique avec les autres institutions, elle a laissé espérer un déplacement de l’espace royal vers lasphère du symbolique, ou à tout le moins sa délimitation dans un cadre moins hégémonique et son assujetissement à une transparence radicale. Malheureusement, le document aboutit littéralement au contraire :

* un document d’orientations qui ne permet de rien changer dans l’ordre makhzénien,
* le renforcement de la référence à la centralité du monarque,
* l’appel à faire du « projet » une bible qui s’imposerait à chaque acteur politique,
* le renforcement de l’hégémonie des walis sur les territoires au détriment des élus et des autres services gouvernementaux décentralisés, et
* l’appel à la mise en place d’une instance présidée par le roi qui aurait la haute main sur tout ce que le roi considérerait comme « stratégique », et marginaliserait encore plus les instances élues et celles appelées à la reddition des comptes…

Mesdames et messieurs de la commission, vous êtes certaiement, pour nombre parmi vous, des personnes extrêmement appréciables. Malheureusement, votre produit est simplement décevant. Il est temps que nous nommions les problèmes par leur nom : autoritarisme monarchique, ploutocratie, rentièrisme, corruption et népotisme, et ce qui en découle comme prédation, militarisme et court-termisme. Tout ce qui ne contribue pas à s’attaquer à ces noeuds de notre sous-développement social, économique et politique contribue à le renforcer, et menace de nous emporter ensemble, que nous soyons passagers de première classe ou clandestins dans la soute ! Et demain, devant la chute qui nous attend, l’entourage royal se dédouanera en disant : « Nous avons bien cherché des propositions d’alternatives, mais tous les bien-pensants du royaume nous ont dit : Ne changez rien surtout, et continuez comme avant… ».


قال أول المشتكين من فيل الملك : الفيل يا ملك الزمان !
قال الملك : ما لو ؟
فلما سكت الحشد المفروض فيه أن يشرح أضرار الفيل أعادها الناطق الأول : الفيل يا ملك الزمان…
فأعاد الملك سؤاله : قل لنا ما لو ؟
فلما سكت الحشد من جديد صرخ الناطق الأول يائسا : تخصه فيلة نْعَماسْ…

Source : Facebook

Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Saleh Tamek,

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