Pour la deuxième année consécutive et en raison de la pandémie du coronavirus, la Foire international d’Algérie (FIA) n’aura pas lieu. Organisée, invariablement à la fin du mois de mai, la FIA qui passe pour être la plus grande manifestation économique annuelle en Algérie était quelque part le «cœur battant» de l’industrie et du savoir-faire algérien. Plus qu’un simple salon, ce rendez-vous très attendu par les Algériens, permettait de voir où on en était en matière de développement économique, par rapport aux grandes nations, mais également en comparaison avec des pays de même niveau de développement que celui de l’Algérie.
Et ce n’est pas donc un hasard qu’à chaque édition, des centaines de milliers de citoyens s’y donnent rendez-vous et y consacrent une journée entière à se balader entre les stands et s’attarder sur ceux qui attirent le plus dans la panoplie de la production nationale. Et, souvenons-nous la fierté qu’éprouve tout père de famille en montrant les réalisations de l’ANP, de la SNVI, de Sonatrach et autres grandes entreprises publiques. Au fil des ans, l’on a vu cette fierté se déplacer vers des opérateurs économiques privés, qui promettaient à un certain moment un avenir économique resplendissant.
Cela pour dire, que cette manifestation manquera aux souvenirs des Algériens qui ne pourront pas la caser dans le courant de l’année 2021. Il restera les innombrables éditions qui rappellent immanquablement une période faste . Il n’y avait pas réseaux sociaux et une multitude de chaînes de télévision étrangères pour déverser un torrent de critiques contre le gouvernement et le peuple et diviser profondément les Algériens. A l’époque, on attendait la FIA pour se faire une idée de l’état d’avancement du pays. On n’était certainement pas riche. En tout cas, bien moins riche qu’aujourd’hui, mais on croyait à l’avenir de la nation.
Aujourd’hui, les autorités du pays qui tentent de convaincre les citoyens sur leur bonne volonté perdent ce formidable outil qu’est la Foire international d’Alger. Il n’y aura pas d’expositions de drones et d’hélicoptères made In Algeria, ni de panneaux photovoltaïques et encore moins la banane produite en Algérie. Tout cela, c’est du passé. Un passé où l’on pouvait apprécier les choses, où l’on se donnait le temps de prendre son lot de beaux souvenirs. Une époque désormais révolue, mais qu’on aimerait voir revenir une fois les conditions de son organisation réunies.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 27 mai 2021
Etiquettes : Algérie, Foire international d’Algérie, FIA,
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